etzbetzion
François Hollande vous a-t-il souhaité joyeux Noël ?
Dimanche 19 août, François Hollande a adressé un message de voeux aux musulmans de France :
« À l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, qui consacre la fin du mois de ramadan, j’adresse tous mes voeux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France », écrit le président dans un communiqué. « Je souhaite que cette fête du pardon, du partage et du souci de l’autre, contribue à la concorde, dont notre nation a tant besoin », poursuit-il.
Pour Noël, François Hollande ne dira pas aux chrétiens, « cassez-vous pov’cons », non, mais ce qu’il ne leur a pas dit en dit plus que ce qu’il leur dit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
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Jérusalem/ Une capitale cartes sur table
Israël reconstruit Jérusalem depuis près de cinquante ans. Voici son schéma directeur.
Benjamin Nethanyahu complètera-t-il la « couronne de Jérusalem » ?
Le 3 décembre dernier, le premier ministre israélien a annoncé que trois mille nouvelles unités d’habitation seraient construites dans la zone E1, à proximité de la cité-satellite de Maaleh Adoumim. C’est à dire à « Jérusalem-Est » : l’ancien secteur arabe de la Ville sainte, administré par la Jordanie entre 1948 et 1967.
Rappeler qu’Israël n’acceptera aucun « diktat » international
Il y a, dans cette décision, une part de politique à court ou moyen terme : Netanyahu a voulu rappeler – quatre jours après l’admission de la Palestine à l’Onu en tant qu’« Etat non-membre » , le 29 novembre – qu’Israël n’accepterait aucun « diktat » international. Ni sur Jérusalem, ni sur d’autres questions. Mais il y a aussi une part de politique à long terme : de géopolitique. « Nous construisons et continuerons à construire en fonction de nos intérêts vitaux », a précisé le premier ministre. Notamment à Jérusalem.
Cela fait près de cinquante qu’Israël rebâtit la Ville sainte. Pendant dix-neuf ans, de 1948 à 1967, celle-ci avait été partagée en deux : l’Ouest israélien, l’Est jordanien. Ou même en trois, si l’on tient compte des nombreux « no man’s lands » qui séparaient les deux secteurs. Mais la Guerre des Six Jours, en juin 1967, a soudain placé l’ensemble de l’agglomération sous contrôle israélien. Un nouveau partage était « inconcevable ». Le plus sûr était cependant de le rendre matériellement impossible. De grands chantiers ont été lancés. Les gouvernements successifs, de gauche ou de droite, les ont poursuivi sans relâche. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’à consolider quelques maillons.
Jérusalem est la ville sainte du judaïsme
Pourquoi cette passion ? D’abord, bien entendu, Jérusalem est la ville sainte du judaïsme. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire la Bible : non seulement les livres historiques ou rituels, mais aussi les prophéties. Ou de se familiariser avec la tradition rabbinique. Les juifs se tournent vers Jérusalem pour prier. Ils mentionnent Jérusalem dans chacune de leurs prières. L’ère messianique, selon eux, commence à Jérusalem. Elle s’y épanouit. C’est par Jérusalem seulement que le destin juif, souvent tragique, trouve un sens.
Jérusalem est redevenue à majorité juive voici près de deux cents ans
Ensuite, fait méconnu mais essentiel, Jérusalem est redevenue une ville à majorité juive voici près de deux cents ans. Majorité relative en 1845 : 45 % de juifs contre 30 % de musulmans et 25 % de chrétiens. Majorité absolue en 1868 : 55 % de juifs, 23 % de chrétiens, 22 % de musulmans. Majorité des deux tiers, enfin, à partir de 1912 : les musulmans supplantant peu à peu les chrétiens, tout au long du XXe siècle, au sein du troisième tiers.
Le caractère juif de la Jérusalem moderne avait conduit paradoxalement, dans le cadre de la partition de la Palestine préconisée par l’Onu en 1947, au projet d’un « Corpus Separatum » englobant la Ville sainte et sa périphérie. Officiellement, cette entité – sous contrôle international – devait assurer pendant dix ans au moins la protection des Lieux saints de toutes les religions. Mais le motif réel des experts de l’Onu était d’empêcher le rattachement de Jérusalem à l’Etat juif, centré sur Tel-Aviv. L’invasion arabe de 1948 a frappé le plan de partage de nullité, et le Corpus avec lui. Même si l’idée d’une « internationalisation de Jérusalem » continue à circuler dans certaines chancelleries, et tout particulièrement au Quai d’Orsay.
Un retour à la ligne de 1949-1967 – la « ligne verte » - équivaudrait à un encerclement sur trois côtés, nord, est, sud
Enfin, Jérusalem est la clé stratégique du pays. Elle se situe à l’intersection de l’axe horizontal Méditerranée-Jourdain, d’ouest en est, et de l’axe vertical Galilée-Mer Rouge, du nord au sud. Entre les mains d’Israël, elle garantit la sécurité de la plaine côtière et de Tel-Aviv, la capitale économique, mais aussi celle de la Galilée et du Neguev. Entre les mains d’une puissance arabe hostile, ce serait l’inverse. Mais pour jouer efficacement son rôle stratégique, une Jérusalem israélienne doit contrôler ses alentours : alors qu’un retour à la ligne de 1949-1967 – la « ligne verte » - équivaudrait à un encerclement sur trois côtés, nord, est, sud.
Le plan directeur de Jérusalem adopté par les Israéliens en 1967 prévoyait dans un premier temps de réunifier la ville, c’est à dire d’abattre toutes les barrières – fortifications, fils barbelés – qui séparaient les secteurs définis en 1949. Puis, dans un second temps, de créer une couronne de nouveaux quartiers juifs, en prolongement de quartiers existants : Ramoth, Ramath-Eshkol et Neveh-Yaakov au nord, Armon Hanetziv à l’est, Guilo au sud.
L’opération a été menée à bien en moins de dix ans. En règle générale, ces nouvelles zones urbaines ont été bâties sur les anciens no man’s lands ou dans des secteurs déserts, propriété de l’Etat. Pour donner une assise juridique à ces modifications, les Israéliens ont créé une municipalité unique englobant l’ancienne municipalité d’avant 1948 et quelques villages avoisinants. Un corridor, vers le nord, remonte jusqu’à Ataroth, près de Ramallah, où un aéroport a été construit.
Relier le Grand Jérusalem aux routes et avant-postes « neutralisant », sur le plan sécuritaire, la Cisjordanie.
Mais à partir de 1977, Israël entreprend de créer une seconde couronne de villes satellites : en dehors de la municipalité de Jérusalem. Cette fois, l’objectif est de contourner des localités arabes et de relier le Grand Jérusalem aux routes et avant-postes « neutralisant », sur le plan sécuritaire, la Cisjordanie. Pisgath Zeev, créé en 1982, renforce l’emprise israélienne sur la banlieue nord. Maaleh Adoumim, à sept kilomètres à l’est de Jérusalem, contrôle depuis 1991 la route de Jéricho et de la Mer Morte. Har Homah, au sud-est, créé en 1997, surveille à la fois Bethléem et la route de Hébron. Quant à la zone E1, elle doit relier Maaleh Adoumim à Neveh-Yaakov.
A cet ensemble s’ajoute le Gush-Etzion (« Bloc d’Etzion »), au sud-ouest de Jérusalem. Son histoire est quelque peu différente. A l’origine, il ne fait pas partie du schéma directeur, mais regroupe quelques localités prises et détruites par les Jordaniens en 1948. Les enfants des premiers habitants s’y réinstallent dès 1967. La valeur stratégique du site n’apparaît qu’à partir des années 1980 : une ville satellite, Beitar Illith, est créée en 1984.
La seconde couronne s’interrompt dans un secteur assez étendu, entre Maaleh Adoumim et Har Homah : la localité arabe d’Abou Dis. Israël a proposé à plusieurs reprises à l’Autorité palestinienne d’y installer sa capitale. Ce qui lui permettrait d’affirmer qu’elle contrôle la Jérusalem arabe.
La mise en place du Grand Jérusalem a suscité bien des critiques. Les « majorités automatiques » de l’Onu (pays musulmans, nations communistes puis post-communistes, nationalistes du tiers-monde) ont sans cesse condamné la « judaïsation » de la Ville sainte, ce qui peut prêter à sourire. Plus sérieux est le grief désormais soutenu par la plus grande partie des pays occidentaux : tout ce qu’Israël a construit depuis 1967 serait « illégal »puisque réalisé dans un « territoire occupé ». C’est au nom de ce principe que l’Union européenne a condamné les déclarations de Netanyahu sur la zone E1. Et que certains de ses membres ont envisagé de prendre des sanctions contre Israël, notamment en refusant l’importation de toute production industrielle ou agricole provenant de « Palestine occupée ».
La contradiction est flagrante. Si la ligne verte est une frontière internationale, Jérusalem-Ouest est Israël.
Mais l’ « illégalité » pourrait être le fait de l’Union européenne. Quand elle était en vigueur, de 1949 à 1967, la « ligne verte » (démarcation israélo-jordanienne) n’était qu’une ligne de cessez-le-feu. Depuis qu’Israël contrôle l’ensemble de la ville, en vertu d’un nouveau cessez-le-feu mettant fin à la guerre des Six Jours, la plupart des chancelleries veulent y voir une « frontière internationale ». Sans expliquer comment elles en arrivent à une telle conclusion. En outre, elles se refusent à rattacher de plein droit à Israël l’ancien secteur israélien d’avant 1967, « Jérusalem-Ouest ». Et maintiennent leurs ambassades à Tel-Aviv. La contradiction est flagrante. Si la ligne verte est une frontière internationale, Jérusalem-Ouest est Israël.
30 % seulement des habitants arabes de Jérusalem souhaitaient être rattachés à un Etat arabe de Palestine.
L’ultime argument d’Israël sur Jérusalem, c’est que son administration a été peu à peu acceptée par la population locale arabe. Un sondage réalisé en 2011 par un institut palestinien, le Palestinian Center for Public Opinion (PCPO), révélait que 30 % seulement des habitants arabes de Jérusalem souhaitaient être rattachés à un Etat arabe de Palestine. 86 % d’entre eux redoutaient, dans cette hypothèse, « un niveau plus élevé de corruption », et 74 % « la perte de leur liberté d’information et d’opinion ».
Je vous aiderai à transformer Gaza en un Singapour du Moyen-Orient
Certains dirigeants arabes le savent. Le 23 novembre, l’émir du Qatar, s’est rendu à Gaza. Selon diverses sources arabes, il aurait demandé au Hamas de faire la paix avec Israël : « Dans ce cas, je vous aiderai à transformer Gaza en un Singapour du Moyen-Orient ». Selon le journal chiite libanais Al-Manar, proche du Hezbollah pro-iranien, il aurait même conseillé aux Palestiniens d’abandonner leurs revendications sur Jérusalem : « Nous devons construire notre avenir sur ce qui existe ».
© Michel Gurfinkiel & Valeurs Actuelles, 2012
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Apartheid en Tunisie:les islamistes s’opposent à la candidature d’un juif comme ministre du Tourisme
Une fois de plus, la Tunisie post-révolutionaire sombre dans l’antisémitisme. Les islamistes au pouvoir veulent empêcher les compétences juives tunisiennes à participer à la vie publique.
Le Conseil de la Choura du mouvement d’Ennahdha, le conseil d’administration du parti religieux, a opposé son veto à la proposition de nommer un Tunisien de confession juive, René Trabelsi, directeur général de Royal First Travel, au poste de ministre du Tourisme.
Ce dernier est le fils de Perez Trabelsi, président de la communauté juive de Djerba, et il était supposé remplacer Elyes Fakhfakh, nommé à la tête des Finances.
Des radicaux, dont Habib Ellouze, Sadok Chourou, Abdellatif El-Mekki et Riadh Chaibi ont rejeté catégoriquement l’idée que le portefeuille du Tourisme dans un pays musulman soit confié à… un juif.
Elyes Fakhfakh cumulerait encore, momentanément, le portefeuille du tourisme avec celui des Finances, en attendant la nomination d’un d’autre candidat.
Fethi Ayadi, président du Conseil de la Choura, a validé cette décision arbitraire en vertu du principe islamique décidant que les musulmans sont supérieurs aux non-musulmans.
L’apartheid qui en résulte se matérialise, en particulier, dans les restrictions d’accès aux postes importants de l’État, réservés aux seuls musulmans. L’Islam impose un régime d’apartheid aux non musulmans à travers le statut de la dhimmitude, institutionnalisé par les lois islamiques et intégré à la shari’a.
René Trabelsi, opérateur touristique influent et fils du président de la communauté juive de Djerba, mais aussi Laurent Abitbol, patron de Voyamar, participent depuis des années à l’essor du tourisme tunisien.
Certains expliquent la décision du mouvement d’Ennahdha d’écarter le candidature du fils du président de la communauté juive au poste ministère du Tourisme comme une « punition » de sa critique quant à la visite de Youssef Al-Qaradhaoui en Tunisie le 3 Mai 2012. De nombreux Tunisiens ont manifesté en protestation contre la visite du Président de l’Union des Ulémas musulmans dans leur pays. Au cours de ces manifestations qui ont eu lieu à Tunis, les protestataires ont qualifié Al-Qaradhawi de wahhabiste séditionniste. Les manifestants brandissaient des pancartes réclamant son expulsion de Tunisie.
La Tunisie est devenue l’un des plus importants diffuseur et incitateur de l’antisémitisme.
Le Sermon du vendredi dans une mosquées à Radès, en Tunisie, prononcé par le Cheikh Ahmad Al-Suhayli et diffusé sur Hannibal TV le 30 novembre 3012 a fait l’objet d’une large condamnation en Europe. Le titre du prêche, traduit en plusieurs langues, « Le Coran a dévoilé l´esprit diabolique des Juifs », a provoqué la colère de la communauté juive.
Cette discrimination visant aujourd’hui un représentant d’une communauté présente en Tunisie depuis vingt siècles, bien avant la présence arabe, est un scandale et une tâche infamante portée à la réputation d’un pays qui a jadis été reconnu pour son ouverture d’esprit et sa tolérance religieuse.
Mais la révolution de janvier 2011, qui a consisté à remplacer un régime corrompu qui a enrichi un clan d’affairistes, a ouvert la voie à un régime islamiste inspiré d’un fanatisme religieux d’un autre âge, qui ne pourra qu’enfoncer un peu plus la Tunisie dans le marasme économique, car le soutien des pays du Golfe arabo-persique ne comblera jamais la contribution des Européens au PNB, grâce au tourisme, qui est la principale richesse du pays.
Malgré toutes les discriminations, beaucoup de tunisiens ont l’intime conviction que les juifs de Tunisie sont plus loyaux et plus attachés à leur pays que ces intégristes qui n’ont aucun sentiment nationaliste.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Souhail Ftouh pour www.Dreuz.info
Lire aussi l’article de Faouzi Kraiem « Diffamations gratuites et lâches contre René TRABELSI, DG de Royal First Travel » : http://madeincopie.blogspot.ca/2011/02/diffamations-gratuites-et-laches-contre.html
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Noël et Christianophobie: Les Chrétiens persécutés dans le monde : entre indifférence et complicité
Les chrétiens vont à la messe de minuit, la peur au ventre
Chaque année, le soir de Noël, alors que les Européens vivent la commémoration de la naissance du Christ comme une fête joyeuse, les chrétiens vivant là où le christianisme est persécuté vont à la messe de minuit, la peur au ventre. Chaque année en effet, les chrétiens de ces pays sont pris d’assaut jusque sur le parvis de leurs églises. Le message de leurs bourreaux est clair : pour être en sécurité, il faut soit partir soit cesser d’être chrétien.
Le nombre de Chrétiens persécutés dans le monde oscille entre 100 et 150 millions d’âmes. Ce chiffre, en hausse constante, fait du christianisme la religion la plus persécutée. Selon Portes ouvertes, « un chrétien meurt toutes les 5 minutes ».
Et comme l’explique Marc Fromager, directeur de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), « sur 131 pays de culture chrétienne, il n’y en a pas un seul où la législation sur la liberté religieuse laisse à désirer. Sur 49 pays de culture musulmane, 17 ne tolèrent aucune autre religion et contrôlent étroitement les croyants non musulmans, 19 reconnaissent théoriquement la liberté religieuse mais ne l’appliquent pas en pratique. Les chrétiens restent le groupe religieux le plus discriminé dans le monde: 75 % des cas d’atteintes à la liberté religieuse les concernent ».
Et le pire dans cette christianophobie mondiale est l’indifférence qui l’entoure.
Certes, les attentats contre des Chrétiens en Irak ou en Egypte en 2010-2011 revendiqués par Al-Qaïda furent fort médiatisés. Mais les nombreux cas de « christianophobie ordinaire », commis au nom des législations en vigueur ou avec la complicité des autorités, sont ignorés. Ceci s’explique par le fait que les mythes fondateurs du politiquement correct et la « politique d’apaisement » empêchent de désigner les bourreaux.
En vertu du premier mythe, celui qui fait du communisme l’idéologie égalitaire des « opprimés », il est impossible de dire que les régimes marxistes d’hier (ex-URSS) et d’aujourd’hui (Chine, Corée du Nord, etc) sont les plus terribles persécuteurs de chrétiens, lesquels sont pour eux des « agents de l’Occident capitaliste ». Rappelons à ceux qui pensent que le communisme est « mort » avec la chute de l’ex-URSS que la Chine et la Corée du Nord communistes sont les plus grands tueurs de chrétiens. En Corée du Nord, ces derniers peuvent être tués juste à cause de leur foi. En Chine, l’évangélisation est punie par des peines de prison et les chrétiens, suspects d’être « révolutionnaires », ne peuvent adhérer qu’aux pseudos églises contrôlées par le parti communiste. Fait parmi tant d’autres, le 25 décembre dernier, lorsque les membres de l’église protestante Shouwang ont voulu célébrer leur messe, 50 d’entre eux ont été arrêtés. Et depuis avril 2011, date à laquelle l’église a été obligée de célébrer son culte en plein air, faute de local, 1000 fidèles ont été incarcérés. Chaque année, le nombre de chrétiens incarcérés à vie ou morts en prison –dont des évêques et nombre de prêtres- s’élève à des milliers.
En vertu du deuxième mythe, celui des religions asiatiques – boudhisme et hindouïsme – « foncièrement pacifiques et tolérantes », les crimes anti-chrétiens commis en terre bouddhiste (Laos, Cambodge, Vietnam, etc) ou hindouïste (Etats de l’Union indienne dirigés par le parti nationaliste BJP) sont ignorés par nos bonnes consciences « bobo » qui pensent que le christianisme est la pire des religions. Or en Inde, les chrétiens, réprimés par les lois « anti-prosélytisme », sont perçus comme des « traîtres » à la nation indienne hindouiste. Souvent issus de la sous-caste des Dalits (Intouchables), ils subissent des raids d’extrémistes hindous et des partis nationalistes religieux au pouvoir dans certains Etats. Ainsi, dans l’Etat de l’Orissa, mille chrétiens ont été tués depuis 2007 ; 50 000 Dalits ont fui leur maison pillée par les hindouïstes, mais la plupart des criminels anti-chrétiens ont échappé à la justice.
Le troisième mythe, celui de « l’islam religion de paix et de tolérance », empêche de dire que les chrétiens (assimilés aux « Croisés occidentaux ») ont toujours été traités en citoyens de seconde zone ou en bouc-émissaires, parfois cibles de génocides (Turquie, Soudan, etc).
Au Nigeria, plus grand Etat musulman d’Afrique noire, qui compte 50% de musulmans et autant de chrétiens, 11 Etats fédéraux du nord (à majorité musulmane) ont imposé la charia aux chrétiens. Comme chaque année, les chrétiens redoutent des attaques islamistes lors de la messe de minuit, comme celles qui ont tué 50 fidèles durant la Noël 2011. Dans le Nord du pays, qui a sombré dans la guerre civile depuis que les partis islamiques ont refusé la victoire électorale du président nigérien chrétien Jonhattant Gooluck, le mouvement islamiste terroriste Boko Haram (qui signifie « interdire l’Occident »), a tué plus de 3000 chrétiens depuis 2009. En 2012, 450 chrétiens ont été tués, dont 185 dans la ville de Kano.
Au Pakistan, les Chrétiens, qui forment 1,5% de la population, sont de véritables sous-citoyens. Le cas d’Asia Bibi, cette mère de famille chrétienne condamnée à mort pour « blasphème », après avoir bu dans un puits « réservé aux musulmans », n’est qu’un cas (médiatisé) parmi tant d’autres (non médiatisés).
En Arabie Saoudite, grand allié des Etats-Unis, le christianisme est interdit. Une fatwa du chef suprême du wahhabisme stipule que les églises doivent être détruites dans la péninsule arabique. Récemment, 30 chrétiens ont été incarcérés à la prison de Briman (Djeddah) pour avoir célébré un office en privé. Depuis leurs geôles, ils implorent en vain l’aide des Nations unies et des organisations de défenses de droits de l’Homme.
En Syrie, les chrétiens sont agressés par les Salafistes et l’Armée Syrienne Libre (ASL), soutenue par la Turquie. Ceux qui vivent dans la zone de Lattaquié, Tartus, Tal Khalakh ou dans la « vallée des chrétiens », jadis havre de paix, sont expulsés de leur village par des jihadistes.
En Egypte, où les Frères musulmans ont fait approuver une constitution fondée sur la Charià, les chrétiens sont désignés comme les responsables des manifestations laïques hostiles au président Morsi et à la Charià. En décembre 2012, un tribunal du Caire a condamné à mort sept chrétiens coptes pour leur implication dans le film islamophobe qui enflamma le monde. Mais le journaliste qui diffusa en premier le film sur une télévision égyptienne n’a, quant à lui, jamais été inquiété…
Fait divers parmi tant d’autres, sous prétexte que la chemise d’un musulman aurait été brûlée par un chrétien, le quartier chrétien de Dahshura a été entièrement brûlé par les islamistes…
En Irak, la situation est encore plus tragique : depuis le retour des islamistes en 2003, après la chute du régime laïc de Saddam Hussein, il ne reste plus que 300 000 chrétiens (contre 1,2 million en 1980).
Et en Palestine, dans la ville du Christ, à Bethlehem, les chrétiens rasent les murs.
La conclusion s’impose d’elle-même : en restant silencieux, les dirigeants occidentaux, qui pourraient exiger de leurs « alliés » musulmans le même traitement pour les chrétiens que celui qu’ils exigent pour les musulmans en Occident, sont de facto complices des gouvernements qui persécutent ou tuent des chrétiens.
© Alexandre del Valle. L’original de l’article peut être consulté ici
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