Révélations – 2ème intifada, les mensonges de Chirac et de la presse notamment l’AFP
Par Clément Weill-Raynal, Journaliste
Ce texte date de 2001
L’Agence France Presse, troisième agence de presse mondiale, respecte-t-elle ses obligations « d’exactitude, d’équilibre et d’objectivité » que la loi lui impose, ou au contraire viole-t-elle ce principe en fournissant à ses abonnés une information partisane?
C’est la question à laquelle nous nous sommes efforcés d’apporter des éléments de réponse concrets en examinant la couverture par l’AFP du conflit israélo-palestinien notamment depuis le début, le 28 Septembre 2000, de ce qu’il est convenu d’appeler « la seconde intifada ».
Dans l’impossibilité d’examiner de manière exhaustive la totalité des dépêches consacrées, depuis maintenant plus d’un an, à ces événements, nous nous en sommes tenus à une lecture attentive des dépêches diffusées sur le fil de l’AFP lors des épisodes essentiels de l’intifada. Nous nous sommes attachés à relever un certain nombre d’approximations, d’omissions qui – à notre sens – témoignent de la volonté de favoriser le plus souvent le camp palestinien en faisant retomber sur le seul camp israélien la responsabilité de la vague de violence.
La première semaine – le déclenchement des violences
Bien que l’intifada n’a réellement éclatée que le vendredi 29 septembre, l’Histoire a d’ores et déjà retenu une autre date : celle du jeudi 28 septembre, c’est-à-dire le jour de la venue d’Ariel Sharon, alors leader de l’opposition sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’esplanade des Mosquées » et que la presse israélienne (toutes tendances confondues) désigne sous le nom juif de « Mont du Temple ». Progressivement, une thèse a été mise en avant, puis érigée au rang de vérité officielle et indiscutable: la cause de l’intifada serait la venue d’Ariel Sharon sur « l’esplanade des mosquées », présentée comme une provocation » délibérée.
Les israéliens seraient ainsi responsables du déclenchement des violences.
En France, c’est cette version des faits qui a été présentée par l’Agence France Presse auprès de ses abonnés.
Une lecture attentive des dépêches diffusées laisse apparaître que dès les tous premiers jours des violences, les informations données par l’AFP ont semblé vouloir occulter les responsabilités palestiniennes et aggraver celles du camp israélien, mettre en avant les déclarations et les arguments de la partie palestinienne, estomper, voire oublier, ceux du gouvernement israélien.
Mais tout d’abord les faits. Tout commence le jeudi 28 septembre 2000, au petit matin.
Ariel Sharon, alors leader de l’opposition, se rend à pied sur « l’esplanade des mosquées » – mont du temple. Cette démarche symbolique vise à affirmer la souveraineté israélienne sur les lieux saints et à protester contre la proposition faite par le Premier ministre Ehud Barak aux palestiniens de conclure un accord de partage de Jérusalem pour en faire deux capitales.
Le choix du lieu n’est pas dû au hasard. L’esplanade abrite en effet à la fois le premier lieu saint du judaïsme et le « troisième » lieu saint de l’islam. C’est à cet endroit que se focalisent les tensions religieuses. La question de savoir qui doit exercer la souveraineté politique sur l’esplanade est l’une des plus épineuses des négociations.
La visite d’Ariel Sharon, annoncée depuis plusieurs jours et faite avec l’assentiment des autorités musulmanes qui gèrent le lieu suscite une manifestation de protestation de plusieurs dizaines de jeunes palestiniens.
Des échauffourées, puis des heurts se produisent. Les manifestants jettent des pierres, des chaises et des objets métalliques sur la petite délégation qui accompagne Ariel Sharon et les policiers qui les encadrent.
La police riposte en tirant des balles caoutchoutées. Six palestiniens et vingt-cinq policiers sont légèrement blessés. Les incidents n’auront duré que quelques minutes. Le calme revient rapidement.
Ce n’est que le lendemain, vendredi 29 septembre, soit vingt-quatre heures après, que les incidents graves surviennent.
Depuis l’esplanade, des palestiniens jettent des pierres contre les soldats qui gardent les portes d’accès de l’esplanade et les fidèles juifs en train de prier au mur des lamentations, en contrebas. L’armée riposte. A la fin de la journée, le bilan des affrontements sur l’esplanade se solde par la mort de sept palestiniens et de deux cent vingt blessés. Pour les médias et le grand public, la « seconde intifada » vient de commencer.
A quelle date précise a débuté cette nouvelle intifada ?
28 septembre, date de la venue de Sharon sur l’esplanade? 29, date des premiers affrontements sérieux ?
En fait, les prémisses d’une déflagration sont déjà perceptibles quelques jours auparavant. Depuis l’échec du sommet de Camp David, au mois de juillet, la presse israélienne fait état de rapports alarmistes des services de renseignements.
Selon ces informations qui font la une du Jérusalem Post à la mi-septembre, l’autorité palestinienne s’apprête à déclencher une confrontation armée.
La veille de la venue d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées, deux attentat à la bombe ont été perpétrés, dont un a provoqué la mort d’un soldat israélien qui escortait un bus de civils dans la bande de Gaza.
Le 29 septembre au petit matin, soit quelques heures avant les premiers morts sur « l’esplanade des mosquées », un policier palestinien abat froidement un garde-frontière israélien en compagnie duquel il participait à une patrouille mixte.
Ces attentats sont les plus graves depuis l’arrivée d’Ehud Barak au pouvoir. Ils ne doivent rien au hasard. Ils marquent le véritable début de l’intifada. La lecture des dépêches de l’AFP diffusées le vendredi 29 septembre est intéressante à plus d’un titre. Elles constituent en quelque sorte une « photographie » de départ, au premier jour des affrontements violents sur « l’esplanade des Mosquées » qui marqueront véritablement le début de l’intifada. Cette photographie permettra par la suite de mieux comprendre à quelles manipulations (omissions, oublis, distorsions sémantiques, déséquilibres dans le traitement des sources.) va se livrer ultérieurement l’Agence France Presse pour promouvoir les thèses palestiniennes.
Le 29 septembre, l’AFP donne en effet une lecture relativement équilibrée de la situation. Dans une longue dépêche diffusée à la mi-journée (13h 26), alors que le bilan des émeutes sur l’esplanade n’est encore que de deux morts, le journaliste Marius Schattner écrit : « Ehud Barak fait face à des violences d’une gravité sans précédent depuis son entrée en fonction en 1999, marquée par des attentats anti-israéliens ayant fait deux morts et des heurts qui ont fait deux morts dans les rangs palestiniens sur « l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem ».
A cet instant, la « fable » d’une intifada déclenchée d’un coup de baguette magique par Ariel Sharon n’a pas encore été forgée.
L’AFP restitue les événements du vendredi dans le contexte des jours précédents. Les deux attentats du mercredi et du vendredi sont donc à prendre en considération. Ils autorisent à s’interroger sur le fait de savoir si l’autorité palestinienne n’a pas d’ores et déjà déclenché les hostilités. Dans sa synthèse de fin de journée (21h 51), l’AFP rappelle qu’ « il existe depuis plusieurs mois un risque latent de violence en raison du blocage des négociations, surtout depuis l’échec en juillet du sommet de Camp David » et ajoute, « mais ce risque est soudain devenu beaucoup plus réel vendredi, certains manifestants palestiniens appelant même de leurs vœux une nouvelle intifada ».
Quant aux responsabilités dans le déclenchement des violences, là aussi l’Agence France Presse fait preuve d’un réel équilibre en rapportant les positions des deux parties : « Dans l’affaire de l’esplanade des mosquées(.) Ehud Barak a mis en cause sans ambiguïté les palestiniens, affirmant qu’ils étaient responsables des violences. Chez les Palestiniens, on explique toutefois ces violences, déclenchées par des jets de pierre contre Israéliens, par la visite la veille sur l’esplanade du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, qu’ils ont ressentie comme une provocation »
Deuxième jour du conflit – Samedi 30 Septembre:
Dès le lendemain, changement de « ligne éditoriale ». Alors que les combats font rage (le bilan de la journée s’élèvera à 16 morts et 500 blessés), l’AFP ne retient plus qu’une seule thèse.
Celle, palestinienne, de la provocation » d’Ariel Sharon. Dans les jours et les semaines qui vont suivre, la venue du chef de l’opposition sur l’esplanade va devenir l’unique cause du conflit.
La première dépêche (11h31) orientée en ce sens vient d’ailleurs de Paris. Consacrée à la réaction de la représentante de l’autorité palestinienne en France, Leïla Shahid, l’AFP indique : « La visite du leader de l’opposition de droite Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem est une provocation pure et simple », dont les conséquences « montrent combien la situation est inflammable » a déclaré Leïla Shahid ».
Les dépêches envoyées depuis les grandes capitales arabes emboîtent le pas. On peut noter que ces dépêches reprennent souvent le ton et le vocabulaire des communiqués gouvernementaux, de la presse officielle ou des organisations palestiniennes dont elles se font l’écho. A 11 heures 50, une dépêche de Damas est titrée: « Damas dénonce le massacre » sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem ». Une heure plus tard, toujours de Damas, le porte-parole du FPLP, estime que « le massacre commis par les forces d’occupation israéliennes sur l’esplanade des mosquées, après la profanation de cette esplanade par le terroriste Ariel Sharon, démontre l’absurdité de la poursuite des négociations de paix ».
Le meilleur reste à venir. Rendant compte d’une manifestation à Saïda, au Liban, contre les « massacres » à Jérusalem, le journaliste de l’AFP, Jihad Saqlaoui, écrit : « Des jeunes ont brûlé le drapeau israélien et l’effigie du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, dont la visite jeudi sur l’esplanade d’al-Aqsa a provoqué des heurts sanglants au cours desquels sept palestiniens ont été tués »
La venue Jeudi d’Ariel Sharon et la fusillade sanglante du Vendredi ne constituent désormais plus qu’un seul et même événement. Rien n’indique dans la dépêche que l’émeute sanglante s’est produite près de trente heures après la visite de Sharon et que la fusillade a éclaté après que les jeunes palestiniens ont attaqué à coup de pierre les fidèles juifs priant en contre bas au mur des lamentations. Dès le deuxième jour de l’intifada, L’AFP livre à ses abonnés (c’est-à-dire à l’ensemble de la presse française) une explication de la révolte palestinienne : « les violences ont été déclenchées par la visite d’Ariel Sharon sur « l’esplanade des Mosquées » qui abrite le troisième lieu saint de l’Islam».
Le dimanche 1er octobre, cette affirmation sera répétée à 13 reprises sur le fil de l’agence. Le lundi 2 octobre, la formule est utilisée dans plus de 20 dépêches. Ce sera désormais, selon l’AFP, la cause unique de ce nouvel épisode du conflit israélo-palestinien.
Pratiquement chaque jour, à chaque occasion, dans chaque rappel chronologique l’AFP utilisera invariablement cette phrase fétiche : « l’intifada a été déclenchée par la venue d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’islam ».
Enrevanche, dans les semaines et les mois qui suivront, l’Agence France Presse ne jugera pas utile de rappeler le contexte qui était celui de l’échec du sommet de Camp David, les attentats meurtriers qui avaient recommencé bien avant la venue d’Ariel Sharon sur l’esplanade, l’attaque des fidèles juifs en prière au mur des lamentations qui avait provoqué la fusillade sanglante sur l’esplanade.
Enfin, il n’est pas inintéressant de noter l’emploi systématique de l’expression « troisième lieu saint de l’islam » pour qualifier « l’esplanade des mosquées » alors que celle de « premier lieu saint du judaïsme » n’est utilisé qu’à de très rares occasions. S’agit-il d’un oubli, d’une précision jugée sans importance ? Ou l’AFP cherche-t-elle ainsi, à l’instar de la propagande palestinienne, à mieux délégitimer toute présence juive sur le mont du temple?
Le déséquilibre des sources
A cette présentation tendancieuse des faits, s’ajoute un déséquilibre flagrant dans le traitement des sources. C’est ce que révèle en effet l’examen attentif des dépêches durant la première semaine du conflit. Le samedi 30 septembre, l’AFP consacre 79 dépêches aux affrontements israélo-palestiniens. 6 dépêches, que l’on peut considérer comme équilibrées, reprennent des informations dont les sources sont à la fois palestiniennes et israéliennes. 13 dépêches semblent reposer sur des sources indépendantes (sources hospitalières, « témoins », journaliste AFP présent sur le terrain.). Pour le reste : 47 dépêches donnent des informations émanant du seul camp arabo-palestinienne (sources hospitalières palestiniennes, ministre palestinien de la santé, forces de sécurité palestiniennes, responsables politiques palestiniens, organisations arabes.). Contre 13 seulement émanant de la partie israélienne (ministres du gouvernement, Etat-Major.). En outre, il n’est pas inintéressant de remarquer que sur ces 13 dépêches, rédigées souvent de manière lapidaire, 10 ne seront diffusées qu’en fin de journée entre 20 heures et 23heures, alors que les dépêches venant du camp palestinien tombent sur le fil de l’AFP tout au long de la journée. On n’insistera jamais assez sur l’importance de ce « timing » dans la diffusion des informations pour essayer de faire comprendre le mécanisme et l’influence des agences de presses sur les salles de rédaction. Il est bon de rappeler une évidence : une entreprise de presse est d’abord une entreprise. L’immense majorité des journalistes travaillent tout bonnement selon les « horaires de bureaux ». Les grands rendez-vous d’informations sont connus. Entre 7h et 9H pour les radios.
Entre 19 heures 20 heures 30 pour les grands journaux TV. La presse écrite quotidienne elle-même se fabrique pour l’essentiel le matin, l’après-midi et en tout début de soirée. Il évident que des informations diffusées dans la matinée et l’après-midi auront une impact sur les journalistes et donc sur le public bien plus considérable qu’une dépêche envoyée après la grand’messe du 20 heures, alors que les grands rendez-vous d’information sont terminés, que la majorité des journalistes a regagné ses foyers après une journée de labeur et que les salles de rédaction sont tout simplement désertes.
S’agit-il d’un hasard ? D’un mauvais procès ? Il ne faut pas craindre de se livrer à un décompte fastidieux pour constater que les mêmes déséquilibres dans le traitement des sources et dans les horaires de diffusion vont se répéter les jours suivants.
Le dimanche 1er octobre, l’AFP diffuse 45 dépêches (flash, bulletins, lead, synthèses.) dont les informations ont pour source unique le camp arabo-palestinien. Sur ces 45 dépêches, 3 sont envoyées entre 0h et 8h du matin, 3 dans la matinée, 30 entre midi et 20h, 10 entre 20h et minuit.
Dans le même laps de temps, l’AFP ne diffuse que 17 dépêches dont les informations émanent de sources israéliennes. 6 entre Oh et 7h du matin. 4 dans la matinée, 2 à 18 h, 6 entre 20 h et minuit.
Le lundi 2 octobre, la même arithmétique se répète. 25 dépêches basées sur les seules informations de la partie palestinienne. 12 autres consacrées aux prises de position de la France et de l’Union Européenne «condamnant la provocation d’Ariel Sharon». 13 reposent sur des sources israéliennes qui rejettent la responsabilité des violences sur les palestiniens.
Le silence entourant les déclarations de Faloudji
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Le 2 mars 2001, cinq mois après le début de l’Intifada, Imad Faloudji, le ministre palestinien de la Communication, prononce un discours lors d’un meeting de l’OLP dans le camp de réfugié d’Ein el-Hilweh, à 45 km au sud de Beyrouth. Dans ce discours, Imad Faloudji fait deux déclarations importantes.
Il affirme en premier lieu que « l’Intifada était planifiée depuis l’échec des négociations de camp David », en Juillet 2000. Sur ce point, le ministre palestinien est on ne peut plus clair, puisqu’il ajoute: « Ce sommet de Camp David où le président Arafat a envoyé promener le président américain Bill Clinton et rejeté les conditions américaines ». Imad Faloudji précise ensuite (pour ceux qui ne l’auraient pas compris) que « c’est une erreur de penser que l’insurrection (palestinienne) a été initié par la visite d’Ariel Sharon sur « l’Esplanade des Mosquées ».
Ces déclarations sont jugées suffisamment importantes pour que l’agence américaine Associated Press (AP) y consacre le jour même une longue dépêche. La majorité de la presse anglo-saxone développera les jours suivants cette information. Le correspondant du « Monde » en Israël, Georges Marion, en fera également état.
L’agence France Presse, pourtant très présente au Liban, n’y a pas consacré une ligne, Pourquoi?
Est-ce parce que cette information -émanant du camp palestinien – contredisait la version officielle de la « provocation d’Ariel Sharon » serinée invariablement depuis cinq mois par l’AFP ?
Il faut préciser qu’Imad Faloudji avait déjà tenu des propos similaires lors d’un colloque à Gaza le 5 décembre 2000. Ces propos avaient été rapportés par le quotidien palestinien « Al Ayam » du 6 décembre.
D’autres responsables palestiniens, cités par la presse internationale, ont fait des déclarations allant dans le même sens. Le » Nouvel Observateur » a publié, dans son numéro du 3 Mars 2001 le témoignage de Mamdoh Nofal, l’un des dirigeants du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP), qui explique que Yasser Arafat a pris lui-même la décision de déclencher les hostilités: « Quelques jours avant la visite de Sharon sur l’esplanade des Mosquées, lorsque Yasser Arafat nous a demandé d’être prêts à nous battre (.) Djibril Rajoub, le chef de la sécurité préventive en Cisjordanie, n’a cessé, lui aussi, de mettre en garde Arafat contre le danger d’une confrontation armée.
En vain. Abou Amar (Arafat) était convaincu qu’au bout de deux ou trois jours, le déséquilibre des forces serait si intolérable que les Américains, les Européens et les Arabes conseilleraient à Barak de reprendre les négociations. «
Jamais l’AFP ne s’est fait l’écho de ces déclarations ne serait-ce que pour les relativiser, en contester l’importance ou les critiquer. L’AFP applique ainsi une règle simple de la désinformation : ce dont on ne parle pas, n’existe pas. Malgré les déclarations d’Imad Faloudji et des autres responsables palestiniens, l’Agence France Presse va continuer tout au long de l’année 2001 à désigner Ariel Sharon comme le seul responsable du déclenchement de l’intifada.
La position officielle de la France.
Cette thèse, de la responsabilité d’Ariel Sharon, mise constamment en avant par l’AFP, est aussi la thèse officielle de la diplomatie française. Dès le 2 octobre, le ministère français des affaires étrangères publie une déclaration du ministre Hubert Védrine, qui « condamne sans réserve la provocation délibérée accomplie par Ariel Sharon » et qui «déplore les violences qui en sont résultées ».
Le même jour l’Elysée, par une déclaration du Président de la république, confirme cette analyse. Recevant le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, Jacques Chirac déclare : «Nous sommes consternés et Très préoccupés par cette flambée de violence.
A l’origine, jeudi dernier, une provocation irresponsable sur le Lieu saint de l’esplanade des mosquées. Et, à partir de là, un embrasement prévisible ». Un an et demi après le début des événements, la France a-t-elle révisé son opinion sur les responsabilités du conflit ? Il est permis d’en douter. Malgré les conclusions du rapport Mitchell, malgré les déclarations des dirigeants palestiniens eux-mêmes, le quai d’Orsay maintient sa position.
On en veut pour preuve cette étonnante déclaration, le 18 Janvier 2002, du porte-parole du ministère lors du traditionnel point de presse quotidien. En réponse à la question d’un journaliste, lui demandant de désigner les responsables d’un nouvel incident sur le terrain, le porte-parole répond : « Dans le cadre d’une situation aussi complexe, nous ne souhaitons pas revenir de manière notariale sur les responsabilités de chaque incident et de chaque violation.
A défaut, nous entrerions dans une discussion stérile. La France, en son temps, a su dire, de manière très claire, quel était l’événement à l’origine de la reprise de l’Intifada ».
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2eme Intifada Décryptage d’un mensonge médiatique
Par Aschkel – rédaction israel-flash