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Japon Le Monde
Fukushima : le pouvoir en "état d'alerte maximal"
Le PM japonais, Naoto Kan, a assuré mardi que son gouvernement était "en état d'alerte maximal" face aux problèmes de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, selon les médias. M. Kan a souligné que la situation restait "imprévisible" dans cette centrale, dont les systèmes de refroidissement de quatre réacteurs sur six sont en panne et où les fuites radioactives se sont multipliées depuis le 11 mars. De l'eau très radioactive a inondé le sous-sol de la salle des machines des réacteurs 1, 2 et 3, et s'est déversée dans des tunnels passant dans le sol. Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima Dai-Ichi (n° 1), a reconnu que de l'eau contaminée pourrait avoir déjà ruisselé jusqu'au rivage du Pacifique bordant la centrale. La présence de ces nappes sur le site perturbe fortement les opérations de remise en route des systèmes de refroidissement des réacteurs. Afin d'empêcher le combustible d'entrer en fusion, il faut arroser en permanence les 4 réacteurs endommagés.
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Libye : la communauté internationale à Londres pour prévoir l'après-Kadhafi
Libye : la communauté internationale à Londres pour prévoir l'après-Kadhafi
LEMONDE.FR
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et les dirigeants de l'Union africaine, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'OTAN y prendront également part, de même que le premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad Ben Djassim Al-Sani, et un représentant de la Ligue arabe.
La réunion de Londres devrait mettre sur pied un comité de pilotage, comprenant des pays arabes, afin de proposer une vision politique et de coordonner les soutiens sur le long terme aux Libyens.
La conférence s'ouvrira à 11 heures et se conclura par une conférence de presse à 14 h 30, heure française. Selon un diplomate, il pourrait y être question de nouvelles sanctions pour isoler un peu plus le colonel Kadhafi.
LA TURQUIE VEUT INTÉGRER LE COMITÉ DE PILOTAGE
Le ministre des affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré à Londres que la protection des civils était la priorité des priorités, et qu'il importait de tirer les leçons des conflits en Afghanistan et en Irak. La Turquie, grand pays musulman membre de l'OTAN, a fait part de son souhait d'intégrer le comité de pilotage politique
L'OTAN, estime Ankara, pourrait faire pression sur Kadhafi pour qu'il cesse toute attaque contre des civils et respecte un cessez-le-feu, après quoi le peuple libyen devrait être amené à décider de la manière dont il souhaite reconstruire le système politique de son pays.
Grande absente de la réunion : la Russie. Elle ne fait pas partie de la coalition et s'était abstenue lors du vote sur la résolution 1973 de l'ONU instaurant la zone d'exclusion aérienne.
Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a indiqué que Rome espérait que la réunion de Londres exprimerait une "vision commune" de l'après-Kadhafi en Libye. Rome va certainement devoir redéfinir les accords qu'elle avait conclus avec le régime de Kadhafi en termes d'immigration et d'échanges commerciaux.
COMBATTRE L'IMMIGRATION ILLÉGALE
Les autorités britanniques ont invité à Londres Mahmoud Djebril, l'un des membres du Conseil national de transition (CNT), la voix officielle de l'opposition libyenne, même s'il n'a pas été officiellement convié à la conférence. L'un des enjeux sera d'évoquer la question de l'immigration clandestine depuis la nouvelle Libye, qui inquiète les dirigeants de nombreux pays européens, à commencer par l'Italie.
Lundi soir, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, s'est voulu rassurant : "Nous participerons [aux efforts] pour stopper l'immigration clandestine en les empêchant (les clandestins) d'entrer en Libye et en combattant les organisations criminelles qui le permettent", a-t-il affirmé lors d'une interview par téléphone à la télévision italienne, depuis un lieu tenu secret. Il a ajouté qu'il respecterait "tous les traités signés avec [le groupe pétrolier italien] ENI et toutes les autres entreprises".
M. Abdeljalil avait affirmé quelques heures plus tôt sur sur France 2 qu'"après la victoire", son mouvement jugerait le colonel Kadhafi "pour tous les crimes qu'il a commis". Il avait également affirmé avoir "un besoin urgent d'armes légères" pour "construire un pays libre, démocratique, qui respecte les droits de l'homme et l'alternance politique".
LES INSURGÉS STOPPÉS À L'EST DE SYRTE
Sur le front des combats, l'avancée des rebelles a été stoppée lundi par les forces de Mouammar Kadhafi à quelques dizaines de kilomètres à l'est de Syrte, sa ville natale, bombardée la nuit précédente par la coalition. Lundi soir, la ville de Misrata, où les combats ont continué, était partagée entre des quartiers tenus par les loyalistes et d'autres aux mains des rebelles. Dans la soirée de lundi, la coalition internationale a mené des raids sur des positions des forces loyales à M. Kadhafi, dans les régions de Mezda, dans le centre de la Libye, et Gharian (Ouest). Par ailleurs, neuf fortes détonations ont été entendues près de Tripoli.
>> Lire : Le récit des événements de la journée de lundi
Dans un discours télévisé, le président américain, Barack Obama, a justifié lundi soir sa décision d'intervenir en Libye, affirmant qu'elle avait "empêché un massacre", et affirmant le droit des Etats-Unis à agir "quand leurs intérêts et leurs valeurs sont menacés".
Le premier ministre britannique, David Cameron, et le président Nicolas Sarkozy ont appelé, lundi, le colonel Kadhafi à quitter le pouvoir et invité ses partisans à l'abandonner avant qu'il ne soit "trop tard".
>> Voir : La carte des combats
>> Lire : Série d'explosions à Syrte, la ville natale de Kadhafi
>> Ecouter et regarder : D'Ajdabiya aux portes de Syrte, la folle cavalcade des rebelles libyens, par notre envoyé spécial sur place, Rémy Ourdan.
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De la Libye à Israël. Shmuel TRIGANO JFORUM
ETZBETZION: J'évoquais, il y a quelques articles sur ce blog, cette intervention en Libye comme, un précedent qui peut conduire à une fenêtre ouverte pour une future opération similaire en Israël. Lisons attentivement cet article de Shmuel Trigano.
Haim Goel
De la Libye à Israël. Shmuel TRIGANO
L’intervention des puissances occidentales en Libye augure d’un nouvel ordre international aventureux et inquiétant. Jusqu’alors cet ordre était fondé sur la souveraineté nationale des Etats : l’ingérence dans les affaires d’un pays était synonyme de guerre. C’est bien le cas aujourd’hui en Libye, en fait. Mais cela ne l’est plus en droit. Et c’est là où cette politique montre son aventurisme.
Le discours des médias et de la classe politique invoque une « communauté internationale » qui serait garante du droit et de la morale pour justifier l’intervention mais c’est une fiction qui ne repose sur aucune réalité crédible. Cette « communauté » ne rassemble ni des juges, ni des moralistes mais des organisations et des fonctionnaires internationaux, des groupes de pression qui peuvent être aussi puissants que l’Organisation de la Conférence Islamique avec sa soixantaine d’Etats-membres. Ces acteurs n’ont rien de moral. Ils sont au service de leurs intérêts politiques et idéologiques et procèdent par majorité automatique. Il n’y a pas si longtemps la dictature libyenne présidait ainsi le Conseil des droits de l’homme. Il est toujours inquiétant de voir un Etat endosser les habits de la morale : l’instrumentalisation des valeurs n’est en général pas très loin.
Si la raison de l’intervention en Libye est purement humanitaire, pourquoi, en effet, cette sollicitude ne s’étend-elle pas la Syrie, au Yémen ? Pourquoi Khadafi et pas Gbagbo ? Pourquoi hier en Serbie et pas au Darfour alors qu’un terrible génocide y était perpétré ? Où commence et où s’arrête la condition de « peuple en danger » ? Est-ce un humanitarisme à géométrie variable, selon que le contrevenant soit puissant ou misérable ?
Si la raison de l’intervention n’est pas politique, que sait-on du pouvoir qui émerge à Benghazi ? Qui sont les membres du Conseil National de Transition ? On y trouve des rivaux de Khadafi et d’anciens membres de son gouvernement tyrannique. Il ne faut pas négliger le fait que, selon le renseignement américain, cette région de Benghazi a fourni aux forces d’Al Qaïda en Irak le plus haut taux per capita des pays arabes, en membres de cette organisation terroriste. De même, elle a connu plusieurs soulèvements contre Tripoli dans les années 1990, sous la houlette du chef djihadiste Abou Yahya Al Libi qui, en 2007, a rejoint Al Qaïda.
On voit à la lumière de ces quelques éléments que l’humanitaire, le droit d’ingérence s’empêtrent inéluctablement dans la nasse de la politique. « La coalition », comme on dit bizarrement n’a, à ce qu’elle déclare, aucun projet politique pour le lendemain. Sauvera-t-elle « un peuple en danger » ou le précipitera-t-elle dans une crise plus grave ? Déclenchera-t-elle un conflit régional ? Questions sans réponses.
La même désinvolture politique s’exerce à propos d’Israël. Pourquoi évoquer Israël ? Car le premier ministre, François Fillon, nous annonce que la prochaine étape de ce que Claude Guéant a défini comme une « croisade » sera Israël. En introduisant, le débat de l’Assemblée nationale sur l’intervention en Libye, il a déclaré, de façon purement irrationnelle, que « le conflit israélo-palestinien ne doit pas être le grand oublié de la transition politique arabe en cours ». On avait cru pourtant, au contraire, que les révoltes arabes désignaient la tyrannie comme leur principal problème et pas Israël … La si vertueuse Europe cherche-t-elle déjà à compenser sa politique erratique en Libye par une « croisade » contre Israël, oppresseur du « peuple palestinien en danger », comme le définissent les thuriféraires de la Palestine, en le négociant au meilleur prix auprès des Arabes ? L’obsession malsaine d’Israël qui semble hanter le leadership de l’Union Européenne ne fait qu’aggraver la violence.
Plus l’Europe cherche à expier l’abandon des Juifs durant la Shoa, plus elle s’enferre dans des contradictions fatales.
Shmuel Trigano
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