Depuis 1948, les projecteurs du conflit israélo-arabe sont dirigés vers la partie occidentale de la Palestine historique, et c’est sur cette étroite bande de terre qu’Israël est aujourd’hui sommé de transiger, et de céder face aux ennemis qui jurent sa perte.
Or quand il est question de « solution globale de la question israélo-arabe », Israël a tort de ne pas mettre en avant les droits historiques du peuple juif sur Eretz Israël, et de montrer comment ces droits ont été lésés par la décision unilatérale de la Grande-Bretagne en 1921, qui détachait les 4/5e du Foyer National Juif et créait à l’est du Jourdain ce qui allait devenir plus tard le Royaume artificiel de Transjordanie. Cet acte arbitraire n’avait d’autre but que d’être un « lot de consolation » pour la dynastie Hachemite, promise par les Britanniques à régner sur « un grand royaume du Hedjaz » avant d’en être empêchée par la dynastie saoudienne. Et c’est ainsi que l’on sème les problèmes futurs !
L’aspect « palestinien » de la Jordanie est renforcé par le fait que les trois-quarts de la population de ce pays sont déjà constitués d’Arabes palestiniens, et que la transformation de la Jordanie en Palestine fait partie des objectifs à long terme du mouvement palestinien même s’il concentre pour l’instant sa stratégie en direction de la Palestine occidentale uniquement. Dans les années 1970, Yasser Arafat et l’OLP, basés en Jordanie avaient tenté de renverser le Roi Hussein et prendre le pouvoir à Amann. Dénué de scrupules, en septembre 1970 le « petit roi » avait fait tirer ses troupes bédouines sur les Palestiniens tuant presque 20.000 Arabes palestiniens sans se faire tirer les oreilles par qui que ce soit. C’est de là qu’apparut l’organisation « Septembre Noir ».
C’est donc tout le mérite aujourd’hui de certains hommes politiques israéliens de rappeler de temps en temps « que la Jordanie est également la Palestine », et qu’une solution au conflit ne peut faire l’économie de cette donnée historique de première importance. L’ « option jordanienne » constitue en fait un test de bonne foi pour les Arabes palestiniens mais aussi pour le monde arabe en général : veulent-ils un Etat sur une partie de la Palestine ou ne veulent-ils en réalité que la fin de l’Etat d’Israël. La réponse est aisée.
Le Prof. Aryeh Eldad (Ihoud Leoumi) a fait circuler une pétition qu’il va envoyer à différentes ambassades jordaniennes dans le monde – dont celle de Tel-Aviv – à l’occasion de la journée d’Indépendance jordanienne. Le député a récolté 40.000 signatures qui soutiennent l’idée « que la Jordanie doit être la Palestine » et avec courage il va la transmettre à qui de droit. La pétition propose au Roi Abdallah II « de décréter la Jordanie comme étant la patrie des Palestiniens avant que cela ne vienne de la rue, comme cela s’est passé dans d’autres pays arabes ».
Face à l’échec des tentatives toutes basées sur les mêmes schémas illusoires, il faut commencer « à réfléchir en dehors de la boîte » comme disent les Israéliens pour exprimer le fait de trouver des solutions en dehors des sentiers battus.
Les opposants à cette formule diront « qu’il est inconcevable de transformer ainsi un pays existant » tout en imaginant tout à fait par ailleurs que l’on puisse expulser des dizaines de milliers de Juifs du pays de la Bible et mettre des terroristes à leur place, à quelques kilomètres des centres vitaux du pays.
Israël 7.com