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DRZZ / Guy Millière
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NEWS 26
USA : 46 États sur 50 sont insolvables |
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Mardi, 20 Septembre 2011 09:13 |
Kevin Dowd, économiste: "La monnaie fiduciaire entre dans sa spirale de mort... Les banques utilisent des méthodes comptables frauduleuses pour cacher leurs pertes et enrichir leurs employés avec des bonus. C'est une autre forme de pillage... Au moins 46 des 50 États américains sont insolvables."
Lors d’un exposé à l’Adam Smith Institute, l’économiste britannique Kevin Dowd, professeur invité à la Cass Business School de Londres, a dit à son auditoire:
« La monnaie fiduciaire entre dans sa spirale de mort... Les banques utilisent des méthodes comptables frauduleuses pour cacher leurs pertes et enrichir leurs employés avec des bonus. C'est une autre forme de pillage... Au moins 46 des 50 États américains sont insolvables. » Qu'est-ce qui se cache derrière la pensée de Dowd ? Extrait d'une intervention de novembre 2010, lors d'un colloque au très influent Cato Institute de Washington:
« Bientôt, les investisseurs s'apercevront que les bons du Trésor sont surévalués et la confiance dans leur marché se fissurera : une possibilité est que les prévisions de hausse de l'inflation ou des déficits plus élevés feront ensuite monter les taux d'intérêt, causant une baisse, puis une chute des prix des obligations ; une perspective encore plus imminente est qu'une combinaison des assouplissements quantitatifs de la Fed, du déficit abyssal du budget fédéral et de celui de la balance des paiements américaine, entraînera une nouvelle baisse du dollar qui fera que les détenteurs étrangers de bons du Trésor perdront confiance en leurs investissements. Dans les deux cas, il est alors probable qu'il y aura une ruée vers les échappatoires - une fuite massive hors des bons du Trésor - faisant grimper les taux d'intérêt en général et infligeant de lourdes pertes aux porteurs d'obligations, en particulier à ceux qui détiennent des titres à long terme. • L'effondrement du marché des bons du Trésor forcera les banques, précédemment gagnantes dans l'aventure des spreads, à se débrouiller avec une vengeance : les mêmes positions qui leur ont permis des gains si faciles vont maintenant leur faire subir de considérables pertes en capital. La confiance dans les banques - jamais forte depuis le début de la crise - va (encore) s'effondrer et nous entrerons dans une nouvelle (et sévère) crise bancaire. • L'implosion des bons du Trésor et l'éclatement des bulles financières se répercuteront ensuite sur la bulle des obligations pourries (junk bonds) : l'effondrement du marché des bons du Trésor et le renouveau de la crise bancaire mèneront à de fortes chutes de la valeur des obligations d'entreprise et à de fortes hausses des spreads de crédit. Les entreprises fortement endettées feront alors faillite en nombre, le marché des junk bonds s'effondrera et l'activité de LBO se tarira. Nous devons aussi considérer les répercussions non négligeables : l'effondrement des bons du Trésor va déclencher une crise de financement immédiate pour les gouvernements à tous les niveaux, et surtout pour le gouvernement fédéral, ce qui impliquera probablement la dégradation de sa note de crédit AAA, et ainsi intensifiera encore les problèmes déjà chroniques de financement du gouvernement. Nous ne devrions pas non plus oublier que ces tsunamis financiers sont susceptibles de submerger la Réserve fédérale elle-même : la Fed a un bilan très négatif qui ferait la fierté de tout hedge fund agressif, elle aussi subira donc des pertes épouvantables et est susceptible de devenir insolvable. Les événements des trois dernières années ressembleront alors à un pique-nique. Il y a aussi le problème du regain de l'inflation. Pendant longtemps, les Etats-Unis ont été protégés de nombreux effets inflationnistes des politiques de la Réserve fédérale : les développements en technologies de l'information et les réductions de coûts dues à l'externalisation de la production vers l'Asie orientale ont eu pour effet de comprimer les prix et de masquer l'impact domestique des politiques de la Fed. Ces politiques ont plutôt conduit à une accumulation massive des réserves de change mondiales : celles-ci ont augmenté de 16 % par an depuis 1997-1998 et ont causé la flambée des prix des matières premières, ainsi qu'une inflation galopante dans des pays comme l'Inde (inflation actuelle : 16 %) et la Chine (peut-être 20 %, à en juger par l'inflation salariale, et certainement beaucoup plus élevée que les statistiques officielles ne le reconnaissent), dont les monnaies ont été (plus ou moins) alignées sur le dollar. L'inflation américaine était déjà en hausse en 2008 (taux annuel : 3,85 %), mais cette hausse a été inversée lorsque les prêts bancaires et les dépenses des consommateurs ont alors fortement chuté. Cependant, il y a de bonnes raisons de penser que l'inflation va bientôt décoller de nouveau : (1) La combinaison des prix des matières premières en plein boom et d'un dollar en dépréciation (indice pondéré de taux de change du dollar en baisse de 15 % depuis mars 2009) signifie que les importations coûteront plus cher en dollars, ce qui doit inévitablement se répercuter sur l'inflation américaine. (2) La hausse des coûts du travail dans les économies asiatiques indique que le mouvement d'externalisation arrive à son terme et commence même à s'inverser et, avec lui, les réductions de coûts associées pour les entreprises américaines qui délocalisent vers l'Asie. (3) Plus important encore, il y a l'énorme surplus monétaire additionnel créé au cours des deux dernières années (ou, plus précisément, les vastes monétisations récentes de la dette publique), dont l'effet a provisoirement été mis en échec par l'atonie de la conjoncture sur la période 2009-2010, mais qui doit finalement déferler - et, quand cela arrivera, l'inflation est susceptible d'augmenter fortement. Une fois que l'inflation aura fait son retour, un point finira par être atteint où la politique de la Fed devra sévèrement s'inverser - comme à la fin des années 1970, les taux d'intérêt seront relevés pour ralentir la création monétaire. Les conséquences seraient des plus désagréables : les Etats-Unis expérimenteraient les misères renouvelées de la stagflation - et alors une sévère, étant donné le carnage produit par une nouvelle crise financière et les fortes augmentations de la masse monétaire faisant leur oeuvre sur le système. De plus, comme au début des années 1980, les taux d'intérêt plus élevés mèneraient à des chutes importantes des prix des actifs et infligeraient de nouvelles pertes aux institutions financières, anéantissant leurs capitaux dans le processus. Ainsi, le retour de l'inflation et des taux d'intérêt plus élevés porteraient encore un autre coup à un système financier déjà gravement affaibli. » www.verslarevolution.hautetfort.com |
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News 26
Commentaire ETZ BETZION: Un point de vue qui, bien entendu, doit être lu. Ceci posé, restons en prière.
Haim Fin 2011: L'ultime choc financier |
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Dimanche, 18 Septembre 2011 13:06 |
2011 sera marqué par « la fusion implosive des actifs financiers mondiaux ». L'Euroland va permettre à cette réaction d'atteindre sa masse critique, après laquelle plus rien n'est contrôlable ; mais c'est aux Etats-Unis que se trouve l'essentiel du carburant qui va alimenter la réaction et la transformer en choc planétaire réel. Depuis Juillet 2011 nous n'avons fait qu'entamer le processus qui conduit à cette situation : le pire est donc devant nous et très proche !
Une analyse du GEAB Comme anticipé par LEAP/E2020 depuis Novembre 2010, et répété à plusieurs reprises jusqu'en Juin 2011, le second semestre de 2011 a bien débuté par une rechute brutale et majeure de la crise. Près de 10.000 milliards USD des 15.000 milliards d'actifs-fantômes sont déjà partis en fumée. Le reste (et probablement beaucoup plus) va s'évanouir au cours du quatrième trimestre de 2011 qui sera marqué par ce que notre équipe appelle « la fusion implosive des actifs financiers mondiaux ».
Ce sont les deux principaux centres financiers mondiaux, Wall Street à New York et la City de Londres, qui vont être les « réacteurs privilégiés » de cette fusion. Et, comme prévu depuis plusieurs mois, c'est la solution des problèmes de la dette publique de certains Etats de l'Euroland qui va permettre à cette réaction d'atteindre sa masse critique, après laquelle plus rien n'est contrôlable ; mais c'est aux Etats-Unis que se trouve l'essentiel du carburant qui va alimenter la réaction et la transformer en choc planétaire réel. Depuis Juillet 2011 nous n'avons fait qu'entamer le processus qui conduit à cette situation : le pire est donc devant nous et très proche ! Evolution de l’indice de production économique US (1974-2011) (en grisé : récessions ; ligne pointillée bleue : niveau d’alerte à la récession ; en bleu : indice de production économique et en rouge, la projection pour les 3° et 4° trimestres 2011) - Source : Streetalk/Mauldin, 08/2011
Crise grecque et Euro : état des lieux de la vaste opération de manipulation en cours
Parallèlement, le Royaume-Uni s'enfonce dans la dépression avec des émeutes d'une rare violence, une politique d'austérité qui échoue à maîtriser les déficits budgétaires tout en plongeant le pays dans une crise sociale sans précédent et une coalition au pouvoir qui ne sait même plus pourquoi elle gouverne ensemble sur fond du scandale des collusions entre dirigeants politiques et l'empire Murdoch. Aucun doute, avec un tel contexte, tout était mûr pour une relance médiatique de la crise grecque et de son corollaire, la fin de l'Euro !
Comparaison des données économiques Euroland-USA (2010) (Etat de la dette, chômage, croissance, balance des paiements) - Source : Spiegel, 07/2011
Quand Wall Street et la City paniquent devant les solutions qu’est en train d’inventer l’Euroland
Et c'est bien ce qui gêne Wall Street et la City, qui systématiquement cherchent à tuer cet espace de discussion, soit en essayant de le plonger dans l'affolement avec des annonces sur la fin de l'Euro par exemple ; soit en le réduisant à une perte de temps et en en faisant une preuve d'inefficacité de l'Euroland, d'inaptitude à résoudre la crise. Ce qui est un comble compte tenu de la paralysie complète prévalant à Washington.
Il élargit ainsi le débat à une multitude d'acteurs, venus de 17 pays différents, de plusieurs institutions communes, et il s'ancre dans les débats de dix-sept opinions publiques. Or, c'est de la confrontation des idées que jaillit la lumière : de la confrontation brutale des idées, le philosophe grec Héraclite disait, il y a 2500 ans, "de quelques-uns elle a fait des dieux de quelques-uns des hommes ; des uns des esclaves, des autres des hommes libres". Or les citoyens de l'Euroland refusent que cette crise les transforme en esclave et c'est pour cela que les débats intra-européens actuels sont nécessaires et utiles. En trois ans, entre 2008 et 2011, ils ont notamment permis deux choses essentielles pour l'avenir : Aujourd'hui, ces deux idées sont au cœur du débat eurolandais, aussi bien dans l'opinion publique que dans les élites … et elles gagnent chaque jour du terrain. C'est cela qui provoque la peur de Wall Street et de la City et des grands opérateurs financiers privés. C'est cela qui est la mèche déjà bien consommée qui va déclencher la fusion implosive des actifs financiers mondiaux au quatrième semestre (bien entendu dans le contexte dominant de la récession US et de l'incapacité de réduire les déficits publics). Si les marchés commencent à anticiper une décote de 50% des titres grecs ou espagnols, c'est qu'ils sentent bien la direction que prennent les événements dans l'Euroland.
Il ne fait aucun doute que les esprits sont mûrs, un peu partout dans l'Euroland, pour s'orienter vers une mise à contribution de 50%, voire plus, des créanciers privés pour résoudre les futurs problèmes d'endettement public. C'est un problème pour les banques européennes sans aucun doute, mais il sera géré pour garantir les épargnants. Les actionnaires eux vont devoir assumer pleinement leur responsabilité : c'est bien d'ailleurs le fondement du capitalisme !
Cette crise est d'ampleur historique comme nous le rappelons depuis Février 2006. Les mesures à prendre pour la traverser au mieux et en sortir plus fort (des hommes libres et non pas des esclaves pour reprendre Héraclite) exigent donc des débats sérieux et profonds … donc du temps. Et le temps pris par les Eurolandais, c'est de l'argent perdu pour les marchés … ce qui explique leurs craintes. Nous pensons bien entendu qu'il faut aussi agir et nous avons souligné dès Mai 2010 que les actions entreprises dans l'Euroland étaient d'une ampleur sans précédent dans l'histoire européenne récente. Et nous estimons qu'il faut laisser le temps au second plan d'aide à la Grèce de se mettre en œuvre. Pour le reste, nous savons aussi que les dirigeants actuels sont pour la plupart en « fin de course » et qu'il faut attendre la mi-2012 pour assister à une nouvelle accélération majeure de l'intégration de l'Euroland.
Evolution comparée de l’indice de la Réserve de Philadelphie et de la production industrielle US (2002-2011) - Sources : Philadelphia Fed, MarketWatch, 08/2011
Le quatrième trimestre 2011 marque la fin des deux paradigmes-clés du monde d'avant la crise
D'une certaine manière, l'analogie peut aller plus loin : tout comme l'UE et les banques, de 1982 à 2009, ont prêté à la Grèce sans compter … et sans lui demander sérieusement des comptes, sur la même période, le monde a prêté sans compter aux Etats-Unis en croyant sur parole ses dirigeants quant à l'état de l'économie et des finances du pays. Et dans les deux cas, l'argent a été gaspillé dans des booms immobiliers sans avenir, dans des politiques de clientélisme dispendieuses (aux Etats-Unis, le clientélisme, c'est Wall Street, l'industrie pétrolière, les opérateurs de santé), dans des dépenses militaires improductives. Et dans les deux cas, tout le monde découvre qu’on ne peut pas en quelques trimestres réparer des décennies d’inconscience.
Connections des membres du super-comité US sur la dette avec les lobbyistes de Washington - Source : Washington Post, 09/2011
C'est donc la conjonction de tous ces éléments fin 2011 qui va déclencher ce grand choc financier … une sorte de choc ultime projetant définitivement la planète hors du monde d'avant la crise. Mais il restera à construire le monde d'après car plusieurs avenirs sont possibles, à partir de 2012. Comme l'anticipe Franck Biancheri dans son livre, la période 2012-2016 constitue un carrefour historique. Il faudra essayer de ne pas se tromper de chemin ! |
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NEWS 26
Faillite globale ou comment fabriquer des catastrophes mondiales |
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Vendredi, 23 Septembre 2011 10:05 |
La confIance disparait ou comment, à partir de crises graves mais gérables, fabriquer des catastrophes mondiales! Notre système économique, financier et social repose sur la confiance. La monnaie est une monnaie de crédit, tout l’édifice économique et social repose sur des promesses.
par Bruno Bertez Notre système économique, financier et social repose sur la confiance. La monnaie est une monnaie de crédit, tout l’édifice économique et social repose sur des promesses; C’est dire si la confiance est essentielle au sens fort, très fort, au fonctionnement de nos sociétés.
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Contrairement à l’illusion des politiciens, de leurs conseils en communication, des medias et même des marchés, la confiance ne se décrète pas. Elle n’est affaire ni d’habileté ni d’autorité; elle est affaire de vérité et d’efficacité. Vérité, efficacité, consensus, vont de pair car seul ce qui est vrai est adapté à une situation, seul ce qui est vrai permet les bons diagnostics, seul ce qui est vrai peut emporter l’adhésion sur les remèdes. Nous venons ces jours derniers et hier encore d’assister à des évènements fondamentalement historiques: les auto proclamés responsables de la conduite des affaires sont montés sur les planches du grand théâtre du Pouvoir et … ils se sont fait siffler. Nous disons que c’est important parce que c’est le signe de l’usure, de la perte de crédibilité de ces Pouvoirs. Le fait qu’il y a quelques jours la manipulation mondiale de l’annonce d’un accord de cinq banques centrales pour offrir des liquidités en dollar, le fait que cette manipulation ait échoué est très grave. Ses effets n’ont duré que quelques heures, on est revenu dans la situation d’avant la manipulation. Le fait que l’annonce officielle de l’opération TWIST à l’issue du FOMC américain ait provoqué une chute des marchés est très grave; le dernière illusion encore efficace, celle du pouvoir de la FED, celle de l’habilité de Bernanke s’est effondrée.
Une crise, c’est quand des certitudes se dérobent, quand des invariants se mettent à bouger, quand le linéaire devient exponentiel, quand la transitivité se déclenche, quand les repères s’effacent. Tant qu’il y a quelque chose qui tient, un point fixe auquel se raccrocher, un ancrage, la situation reste gérable. Gérable avec du bon sens et du courage, car au fond, malgré le charabia, tout cela n’est pas très compliqué. Et si complication il y a, c’est parce qu’on l’utilise comme un artifice pour masquer et tromper.
La crise est une crise de surendettement, partout. Une crise d’excès de dettes qui pèse sur la situation des agents économiques et qui les empêche de consommer, d’investir, d’épargner comme ils le faisaient avant. C’est parce que les cash-flow, les flux financiers, pour soutenir, pour honorer les passifs, les dettes, les capitaux investis, c’est parce que les cash-flow sont insuffisants que l’activité économique se grippe, que les entreprise ferment et débauchent, que les recettes des états s’effondrent, que les déficits se creusent, que les dettes s’accumulent encore plus. Bernanke est un néoclassique, il n’a jamais compris le rôle central que la dette jouait dans nos systèmes, il n’a jamais compris qu’il ne peut y avoir de croissance sans accroissement du crédit mais qu’en même temps, inéluctablement l’accroissement du crédit provoquait des crises de surendettement à la Minsky et qu’il fallait par conséquent en tenir compte, considérer que cela était partie intégrante du système.
L’accroissement du crédit, l’accumulation des dettes finit toujours, c’est inévitable par créer un stock de créances excessif et douteux. Les crises, ce que Bernanke et le monde occidental ne comprend pas, sauf l’Allemagne, les crises sont affaires de stocks et non de flux, voilà la vérité et vous avouerez que c’est simple à comprendre. Pas besoin de ce fameux charabia, galimatias, masque de l’ignorance et du mensonge.
Les Quantitative Easing 1 et 2 ont été des échecs; tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est alimenter, susciter une spéculation inflationniste sur les assets et les matières premières; aucun résultat sur l’économie réelle. L’opération TWIST qui consiste à augmenter la durée, la maturité du portefeuille de valeurs du Trésor US en vendant des titres à court terme pour les remployer en long terme n’aura aucun effet sur l’économie réelle, elle se résume à ce qu’elle est, c’est à dire un moyen de faciliter le financement du Trésor US, à lui éviter la déconvenue des Européens qui ont du mal à se refinancer. C’est une précaution, on crée une demande, monétisation de la dette américaine, car on craint que la vraie demande se dérobe et que cela fasse boule de neige; en créant une demande qui soutient les cours, voire fait baisser les taux, on remet la spéculation de son coté, on dissuade les vendeurs. Bref, on se donne les moyens de continuer comme avant, dans l’erreur, d’augmenter l’endettement de l’état, de creuser les déficits, d’éluder les vrais problèmes. On se donne les moyens de refaire un tour de piste. Heureusement, le public n’a pas applaudi. La FED est déconsidérée car 1) elle est cause de la crise 2) elle n’a pas su faire son mea culpa 3) elle est complice du Pouvoir politique qui, sous des dehors progressistes, favorables aux changements, n’a qu’un seul objectif, qu’une ligne de conduite dans son action : maintenir le statu quo.
L’enjeu de la crise c’est le changement, le changement de pratique monétaire, bancaire, financière. L’enjeu de la crise, c’est le changement social avec le retour en arrière sur les inégalités qui ont été creusées par l’épisode de 25 années de financiarisation. L’enjeu de la crise, c’est le changement économique, le retour à la priorité, à la production de biens et de services utiles, la relance de l’économie productive au détriment des services parasites L’enjeu de la crise c’est un infléchissement de la globalisation, un rééquilibrage, non plus sous le signe de la finance, mais sous le signe de la production. Il n’y aura pas sortie de crise sans destruction, destruction financière, réaménagement des structures, réformes des Pouvoirs, production de nouvelles théories et nouvelles valeurs. Car pour reprendre un terme américain que nous ne pouvons traduire, la finance est embedded partout.
Evolution de la capitalisation Boursière globale (source Early Warning) versus PIB Mondial
La situation européenne sur le plan de la confiance est aussi alarmante que la situation américaine. Hier, nous entendions encore un ou une ministre français ou française assurer que les banques n’avaient « pas besoin d’être recapitalisées »! Selon un autre, « il n’ y aucun problème de liquidité »!
Ce sont de tels propos qui, en Europe, ont permis, à partir d’une petite crise d’en faire une grosse, une colossale si on continue dans la même voie. La crise grecque, traitée à temps, par des gens compétents et responsables, aurait couté au premier semestre 2010 40 à 50 milliards d’euros, maintenant même si tout se passe bien, si on choisit les bonnes solutions, elle coutera 110 à 120 milliards.
La vérité est que le défaut grec est en préparation. Il est inéluctable mais il devait intervenir plus tard. C’est la maladresse, l’incompétence et les divisions qui ont précipité l’échéance.
source Die Spiegel
Plus on tapera dans la boite pour gagner du temps plus on perdra de l’argent, du consensus et de la confiance. Et plus le taux de récupération sera faible: avant on pouvait espérer récupérer 60 à 65% , maintenant ce que l’on peut raisonnablement espérer c’est 50%. L’exemple de l’Argentine est pourtant là, il suffit lire les livres d’histoire. Avec le plan d’austérité que l’on cherche encore à lui imposer, la Grèce va se disloquer, l’économie va accélérer sa chute, les recettes fiscales vont encore plonger. En fin d’année, le ratio de dette sera de 170 à 180% ! Le gaspillage des bail-out est colossal. Or les ressources sont rares, de plus en plus rares; il faut les utiliser à bon escient. Il faut cesser de gaspiller les capitaux, la crédibilité et le soutien des peuples. Pas besoin de génie pour la mise en place d’étapes vers la solution de la soi-disant crise fondamentale de l’Europe telle que la décrivent les Anglo-saxons. Au plan logique, les étapes sont évidentes :
Contrairement à la propagande, il y a assez de fonds propres et de dette à long terme dans le bilan des banques pour absorber les pertes. Il n’y a aucun risque réel de perte pour les déposants, c’est à dire le public et même aucun de risque de perte pour les contreparties sur les marchés. Le matelas de sécurité est assez épais. Il est évident que cette absorption des pertes par les capitaux propres et les dettes à long terme imposent la venue de nouveaux actionnaires et capitaux et tout aussi évidemment la mise en place temporaire de structures d’adossement publiques afin de garantir les préteurs sur le marché de gros du refinancement. On remarquera que dans cette voie il n’apparait pas nécessaire de mettre en danger la BCE au-delà de ce qui a déjà été fait jusqu’à présent et que l’on n’aurait jamais dû faire.
On remarquera aussi que les capitaux gaspillés dans les bail-out sans issue, avec des rendements négatifs, ces capitaux réinvestis dans des banques nettoyées ont un pouvoir multiplicateurs élevés et surtout très fécondateurs au niveau des économies réelles. |
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DRRZ INFOS
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Un "Etat palestinien" basé sur ce genre de salut ?
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Michel Garroté – Tandis que, ce vendredi, 23 septembre 2011, le palestinien Mahmoud Abbas demande l’adhésion d'un « Etat de Palestine » à l'ONU, la question que certains se posent est : demander cela au Conseil de Sécurité de l’ONU ou demander cela à l’Assemblée générale de l’ONU ? En réalité, aujourd’hui Mahmoud Abbas présente sa demande d'adhésion d'un « Etat de Palestine » au Secrétaire général de l'ONU. Cette simple présentation d’une demande d’adhésion au Secrétaire général n'aboutira évidemment pas aujourd’hui vendredi, puisque ce genre de procédure prend des semaines. Concrètement, deux options s’offrent à Mahmoud Abbas pour obtenir, à l’ONU, la reconnaissance et l’adhésion d’un « Etat de Palestine ». La première option consiste à s'adresser au Conseil de sécurité, qui est la seule entité habilitée à approuver l'adhésion d'un Etat à l’ONU.
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Pour être approuvée par le Conseil de sécurité, l’adhésion d'un nouvel Etat doit obtenir au minimum neuf voix, sur un total de quinze, sans veto de l'un des membres permanents. Or, les USA ont annoncé qu'ils utiliseront leur droit de veto. Et ils ont bien raison. Car contrairement à l’idée constamment véhiculée, il n’y a pas urgence. Le conflit, nous ressasse-t-on sans arrêt, « dure depuis soixante ans ». Soixante ans ? Et alors ? Il paraît que l’Univers compte 4 ou 14 ou 40 ou 140 millions d’années. Que sont soixante ans d’histoire au Proche Orient plusieurs fois millénaire ? Les véritables urgences sont ailleurs. Et il serait temps que les Occidentaux nettoient devant leurs portes, avant de donner, sept jours sur sept, des leçons au peuple juif israélien. Du reste, un vote au Conseil de sécurité n’interviendrait qu'après examen de la demande palestinienne, ce qui prendrait plusieurs semaines.
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Pour éviter cela, Mahmoud Abbas peut choisir la deuxième option, à savoir soumettre dans l’immédiat une motion aux 193 Etas-membres de l'Assemblée générale (AG) de l’ONU. Sachant que le vote proprement dit n’interviendrait que des semaines après la soumission, à l’AG, de la motion. De toute manière, l'AG n'a pas le pouvoir d'accepter l'adhésion d'un Etat à l'ONU. Elle peut, en revanche, accorder aux palestiniens le statut d'Etat non membre ou d'Observateur renforcé. Ce qui, certes, est déjà le cas du Vatican ; mais le cas du Vatican n’est en rien comparable à celui des palestiniens. A vrai dire, dans ce qu’il est convenu d’appeler l’opinion publique, la confusion est grande, notamment en raison du fait que nombre de journalistes écrivent tout et son contraire, et, surtout, ne maîtrisent pas le sujet tout en défendant systématiquement les points de vue – confus et ambigus – des palestiniens.
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Un "Etat palestinien" qui rayerait israël de la carte ?
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A ce propos, et, pour essayer contrebalancer les points de vue palestiniens relayés par les médias du monde entier, citons ici Joël Rubinfeld qui écrit (extraits adaptés ; cf. source en bas de page) : « La démarche posée par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas auprès de l’ONU pour y gagner la reconnaissance d’un État consacre une anomalie que l’on pourrait qualifier ‘d’exception palestinienne’, exception sans laquelle cette requête aurait été rejetée aussitôt présentée. En effet, la résolution 242 de l’ONU adoptée en 1967 dans sa version anglaise reconnaît entre autres à Israël le droit à ‘des frontières sûres et reconnues’. De même, elle ne lui demande pas de se retirer des territoires conquis durant la guerre des Six Jours, mais bien de certains d’entre eux dont l’étendue sera négociée entre les parties concernées. En outre, les Accords Intérimaires signés entre Israël et les Palestiniens en 1995 dans le cadre du Processus d’Oslo stipulent explicitement l’obligation faite aux parties contractantes de négocier bilatéralement les solutions aux ‘core issues’ (ndmg - difficile de traduire en français, l’on pourrait traduire par ‘questions importantes’). De même, ces Accords Intérimaires – contresignés en qualité de témoins par les Nations Unies, l’Union européenne, les États-Unis, la Russie, l’Egypte et la Norvège – mettent l’accent sur l’interdiction qui est faite à Israël et aux Palestiniens de prendre des initiatives unilatérales de nature à changer le statut des territoires disputés. La reconnaissance d’un État palestinien – qui ne résulterait pas de ces négociations bilatérales, de la fin des revendications croisées et d’une déclaration solennelle de la fin du conflit entre les signataires – est à cet égard formellement proscrite ».
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Joël Rubinfeld :« Pour ces différentes raisons, la demande palestinienne contrevient aux accords conclus sous l’égide notamment des Nations Unies. Le problème est que nul dans la communauté internationale ne rend les Palestiniens comptables de leurs actes, de leurs déclarations et de leur signature – il est à cet égard piquant de constater que ceux-là mêmes qui taisent les ruptures contractuelles du fait de l’Autorité palestinienne sont les premiers à invoquer le droit international lorsqu’il s’agit d’épingler Israël. Cette nonchalance coupable ne se limite pas à l’aspect strictement juridique de la question. Les récentes déclarations de hauts responsables palestiniens devraient inciter chacun d’entre nous à s’interroger sur les réelles motivations de l’initiative palestinienne à l’ONU. Il y a d’abord les propos tenus le 13 septembre, dans le quotidien américain ‘The Christian Science Monitor’, par l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Maen Rashid Areikat. Répondant à une question sur les droits des minorités dans la future Palestine, il déclare que cet État sera ‘free of Jews’, c’est-à-dire, comme cela se disait naguère à Berlin, ‘Judenfrei’. Il y a ensuite cette interview de l’ambassadeur palestinien au Liban, Abdullah Abdullah, publiée le 15 septembre dans le journal libanais anglophone ‘The Daily Star’. Dans les colonnes du quotidien libanais, celui-ci annonce que ‘les réfugiés palestiniens ne deviendront pas citoyens du nouvel État palestinien’ et ce d’où qu’ils viennent. Il précise que ‘même les réfugiés palestiniens qui vivent dans [les camps de réfugiés] à l’intérieur de l’État [palestinien] sont toujours réfugiés. Ils ne seront pas considérés comme des citoyens’.
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Joël Rubinfeld :« Et Abdullah Abdullah d’ajouter : ‘Lorsque nous aurons un pays accepté en tant qu’État-membre des Nations Unies, ce ne sera pas la fin du conflit. Ce n’est pas une solution au conflit. Ce n’est qu’une structure qui va modifier les règles du jeu’. Les choses ont le mérite d’être claires ! Les Palestiniens savent pertinemment qu’Israël ne peut souscrire au principe d’un État qui pratiquerait l’épuration ethnique, a fortiori lorsque les victimes sont exclusivement et collectivement juives, pas plus qu’il ne peut entériner l’émergence de l’État-Nation du peuple palestinien dont les propres ressortissants seraient voués à conserver leur statut de réfugiés dans le but précis de faire par la suite d’Israël un second État palestinien. La création d’un État-Nation pour les Palestiniens est-elle dès lors souhaitable ? Assurément, au même titre qu’elle devrait l’être pour les Tibétains ou les Kurdes – orphelins de l’opinion publique. Si la question posée aux Nations Unies est de valider la création d’un État qui ne résoudra rien à la question palestinienne, d’un État ontologiquement raciste, Judenfrei avec les ‘modérés’ du Fatah au pouvoir, Judenrein avec le Hamas aux manettes, alors, la communauté internationale doit naturellement lui opposer une cinglante fin de non-recevoir. Du moins devrait-il en être ainsi dans un monde régi par les principes de justice, de cohérence et de responsabilité ».
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Joël Rubinfeld :« Mais l’ONU n’est pas l’Île aux enfants, pas plus que le Libanais Nawaf Salam, président du Conseil de sécurité, n’est Casimir ou le Qatari Nassir Abdulaziz Al-Nasse, président de l’Assemblée générale, n’est Hyppolite. Composée majoritairement de Nations non démocratiques qui font peu de cas des considérations humanistes, l’Assemblée générale des Nations Unies, avec ses193 États-membres (chacun possédant une voix), dispose d’une majorité anti-israélienne automatique emmenée par les 57 États-membres de l’Organisation de la Coopération Islamique. Le diplomate israélien Abba Eban, ambassadeur de l’État juif à l’ONU dans les années 1950, a finement résumé, il y a déjà 40 ans, le climat qui règne dans le cénacle onusien : ‘Si l’Algérie présentait une résolution à l’ONU, déclarant que la terre est plate et que c’est Israël qui l’a aplatie, elle serait approuvée par 164 voix pour, 13 contre et 26 abstentions’. Aussi longtemps que les palestiniens adopteront cette stratégie de l’évitement des négociations directes avec Israël, négociations au terme desquelles ils seraient tenus in fine de reconnaître qu’Israël est l’État-Nation du peuple juif, ils priveront cette partie du monde d’une paix tant désirée », conclut Joël Rubinfeld.
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