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Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?
Les 27 dirigeants européens se sont mis d’accord lundi pour lever l’embargo sur les livraisons d’armes à destination des rebelles syriens. A l’heure où les soldats d'Assad progressent sur le terrain, cette décision peut-elle encore changer la donne ?
Des armes, oui. Mais pas tout de suite.
Mais l'annonce européenne laisse l’Armée syrienne libre (ASL) dubitative. "On espère que ce sera une décision effective et non pas des paroles", réagit Kassem Saadeddine, porte-parole du commandement militaire supérieur de la rébellion. Prenant acte d’un pas certes "positif", la coalition nationale de l’opposition syrienne juge néanmoins la levée de l'embargo "insuffisante" et trop tardive.
Pour la majorité des observateurs, la levée de l'embargo n’aura que peu d’impact sur le terrain, du moins dans l’immédiat. La décision de l’UE "a un poids davantage diplomatique que militaire", estime David Hartwell, spécialiste du Moyen-Orient pour Jane's, maison d'édition spécialisée dans les questions militaires. De fait, la levée de l'embargo ne signifie pas automatiquement que les pays européens prendront la décision d’acheminer du matériel militaire aux rebelles. "Rien ne garantit pour le moment que des armes soient livrées à l’opposition", poursuit David Hartwell, auteur d'une note sur le sujet.
S'ils ont levé l'embargo, les 27 ont en effet convenu qu’aucun pays membre ne fournirait dans l’immédiat d’armes aux rebelles. L’Union "réexaminera sa position avant le 1er août sur la base d'un rapport établi par le Haut représentant de l'UE aux affaires étrangères", a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui souhaite donner toutes ses chances aux négociations entamées par la Russie et les Etats-Unis pour la tenue d'une conférence internationale sur la Syrie.
Début mai, Washington et Moscou ont lancé l’idée d’une conférence internationale, afin de trouver une issue au conflit syrien. Mais les discussions achoppent aujourd’hui sur de nombreux problèmes, de la participation iranienne, rejetée par certains pays, à celle de l'opposition. Or le 30 mai, l'opposition a exclu toute participation à quelque conférence que ce soit tant que "des militants iraniens et du Hezbollah envahissent la Syrie".
"Cela s’annonce plus que mal", commente Thomas Perriet.
Anticipant l’échec du sommet, le ministre britannique des Affaires étrangères a affirmé que son pays n’excluait pas de livrer des armes à l’ASL avant le mois d’août. Le Quai d’Orsay a, pour sa part, indiqué que sa décision "dépendra des évolutions en cours sur le terrain et des évolutions diplomatiques."
Une traçabilité compliquée à mettre en oeuvre
La grande crainte de certains pays européens, est que les armes puissent tomber entre les mains de djihadistes radicaux. "Le Royaume-Uni et la France étaient bien seuls" lors des négociations du 27 mai, rappelle David Hartwell. "Beaucoup d’Etats membres, dont l’Autriche et l’Allemagne, continuent de se montrer très réservés à propos du bien fondé d’armer les factions rebelles", ajoute-t-il.
"Le vrai sujet est celui de la traçabilité des armes", a insisté mardi le porte-parole du Quai d’Orsay. "Si nous décidions de livrer des armes, ce serait à des groupes que nous voulons voir promus dans la Syrie de l'après-Assad", a-t-il ajouté.
Or les derniers mois du conflit ont été marqués par une montée en puissance des organisations rebelles jihadistes. Parmi elles, le Front jihadiste al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime de Bachar el-Assad, qui a prêté allégeance, en avril dernier, au chef d’el-Qaëda Ayman al-Zawahiri. Une déclaration qui avait jeté un froid, au sein de la communauté internationale, quant à la question de l'armement des rebelles syriens.
Or selon Joseph Henrotin, chargé de recherches à l'Institut de Stratégie et des Conflits (ISC), la traçabilité des armes légères est tout sauf aisée. "On peut les marquer au laser, un "code barre" très difficile à faire disparaître", explique le spécialiste à Lorientlejour.com. Mais rien n’empêche un rebelle "mal intentionné" de transmettre ses armes à quelqu’un d’autre. Celles-ci "peuvent disparaître extrêmement vite", estime l'expert.
Quelles armes livrer aux rebelles ?
Ni la France ni la Grande-Bretagne n'ont encore annoncé quel type d'armes elles pourraient envisager de livrer à l'opposition syrienne. L'affaire est d'autant plus complexe que, comme l’a rappelé Catherine Ashton, la fourniture d’armes sera strictement "destinée à la protection des civils" et soumise à un certain nombre deconditions. Les Etats devront prendre des "garanties suffisantes", en particulier sur "les informations concernant la destination de l'utilisateur final et définitif de lalivraison". Ils seront contraints de se conformer à la Position Commune adoptée par les 27 en 2008 "définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires". Le document stipule notamment que tout pays européen se doit de refuser la livraison d'équipements militaires "s’il existe un risque manifeste" que ceux-ci "servent à commettre des violations graves du droit humanitaire international".
D’ores et déjà, certaines demandes présentées par l'opposition se heurtent au refus catégorique des occidentaux. En premier lieu, les missiles anti-aériens, trop dangereux pour la sécurité des avions civils.
De même, les Américains ne souhaitent en aucun cas que soient livrés des lance-missiles sol-air à courte portée de type Stinger. Ces derniers avaient été abondamment offerts par les Etats-Unis aux moudjahidines afghans dans les années 80 pour lutter contre l'invasion soviétique. L'arme fut d'une efficacité redoutable -333 hélicoptères russes furent détruits grâce à elle selon un rapport du Foreign Military Studies Office-, mais se trouva très rapidement revendue sur les marchés du Moyen-Orient. "Les Américains ont du les racheter pièce par pièce !, explique Joseph Henrotin. Aujourd'hui, ils ne souhaitent pas renouveler l'expérience, AQMI (El-Qaëda au Maghreb islamique, organisation islamiste armée d'origine algérienne, ndlr) serait trop heureux de pouvoir se procurer ces armes"
La rébellion a pourtant cruellement besoin de matériel pour lutter contre les blindés et l’aviation, "colonne vertébrale du régime", selon Thomas Pierret.
Pour Joseph Henrotin, la solution idéale résiderait dans la livraison de lance-roquettes anti-char. Ceux-ci "ne peuvent pas atteindre les avions en vol, ne nécessitent pas de longues formations pour en apprendre le fonctionnement, et la maintenance n’est pas très compliquée non plus", argumente-t-il.
Lance-missile antichar Milan français, en 2007 (Wikicommons/davric)
Des armes qui pourraient changer la donne dans le Nord et l'Est du pays
Mais des livraisons d’armes seraient-elles encore capables de modifier le rapport de force en Syrie, alors que le régime progresse sur le terrain, aidé notamment en cela par son allié du Hezbollah ? "Oui, mais essentiellement dans les provinces périphériques du Nord et du Nord-Est", estime Thomas Pierret. "Dans ces zones, il faudrait peu de chose pour que les rebelles l’emportent. Aujourd'hui, si ces derniers ne réussissent pas à l’emporter, c’est essentiellement parce qu’ils sont mal armés pour attaquer les bases militaires du régime", explique le spécialiste.
A l’inverse, les provinces centrales, autour de Damas et de Homs, seraient bien plus compliquées à libérer, même en cas de livraisons massives d’armes par les occidentaux. "Près de 60% de l’armée syrienne est concentrée à Damas, et de l’artillerie lourde, très difficile à déloger, est installée sur les collines alentours", rappelle Thomas Pierret. Équipée de matériel militaire plus performant, la rébellion pourrait, au mieux, espérer progresser dans la banlieue damascène.
"Livrer des armes ne réglera pas tous les problèmes, loin de là !", insiste Joseph Henrotin. "Les rebelles sont aujourd’hui gazés, encerclés, divisés, sans unité de commandement et sans plan précis pour l’après-guerre…", rappelle ce spécialiste en stratégie militaire, pour qui "la qualité de l’armement " n’est qu’un des nombreux paramètres permettant à l’opposition de l’emporter.
Pour mémoire
Armes chimiques en Syrie : un état des lieux
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Israël commence à construire une oasis militaire dans le désert du Néguev
Par Zach Pontz – Algemeiner
Adaptation : Hanna Lévy (Israël-chroniques-en-ligne)
Israël cherche à peupler le Néguev et il le fait à l’aide de l’armée, selon le Financial Times
Dans cette terre désertique une énorme base militaire va voir le jour. L’installation, une base d’entraînement pour l’armée de défense d’Israël, sera mise en place avec un auditorium, trois synagogues, stands de tir, six terrains de basket-ball et un espace pour les prestations de serment et les remises des cérémonies.
Tout cela fait partie d’un plan visant à déplacer une grande partie des opérations de l’armée israélienne de Tel Aviv et du Centre d’Israël, et de créer des emplois et des investissements pour le sud. Le plan consiste à construire trois méga-bases dans le Néguev vers la fin de la décennie et devrait coûter au pays 9 milliards de dollars en tout.
« Le peuplement du Néguev, qui représente deux tiers des terres d’Israël, mais seulement dix pour cent de sa population, a longtemps été un objectif du pays. Aujourd’hui, cela semble être le bon moment ». Selon le Financial Times, « Le gouvernement israélien, qui fait face à la pression croissante d’une classe moyenne étranglée par le coût élevé de la vie, veut libérer des terrains pour la construction résidentielle , veut libérer des terrains pour la construction résidentielle ».
Cependant, tout le monde ne se réjouit pas de l’intention de peupler le Néguev. Des organismes des droits de l’homme ont critiqué un plan de développement distinct, le plan Prawer-Begin, dont ils disent qu’il déracinera jusqu’à 40.000 Bédouins arabes de leurs maisons.
« Si nous parlons de n’importe quel plan [implantation], qu’il s’agisse de bases déplacées dans le Néguev ou d’autres plans, avant toute chose, le gouvernement devra s’arranger avec la population existante », a déclaré, Rawia Aburabia, un avocat basé à Beer Sheva, affilié à l’Association pour les droits civils en Israël. « Les politiques à l’égard de ces citoyens sont discriminatoires et ont pour but de les expulser ».
Mais d'autres soutiennent que ce n'est tout simplement pas le cas. Des officiels du ministère de la Défense Nationale disent que le projet profitera aux Bédouins en apportant de nouveaux emplois dans la région. « Un large éventail de services sera externalisé, profitant à l'ensemble de la région et ses diverses communautés, y compris bien sûr la communauté bédouine», a déclaré, Ilan Levin, un haut responsable du ministère de la Défense.
Selon les FT, les officiels israéliens sont confiants pour le projet, citant David Ben Gourion, le père fondateur du pays, qui a déménagé dans un kibboutz du désert à Sde Boker après sa retraite et a rêvé de développer le Néguev. « Ben Gourion voulait faire fleurir le Néguev », a dit le Lieutenant-colonel Shalom Alfassy. « Si vous amenez des personnes qui veulent travailler et que vous leurs donnez du travail, c’est une bonne raison de venir ici, toute la région va se développer et fleurir ».
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Netanyahu relance le programme de « masques à gaz pour tous » (JSSNews)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, s’exprimant jeudi lors d’un débriefing d’exercices sécuritaires, a demandé aux ministères d’équiper tous les habitants d’Israël avec des kits de masques à gaz. L’exercice, appelé Turning Point 7, a testé l’état de préparation du pays pour les attaques à la roquette chimiques et conventionnelles.
Seulement 58% des Israéliens ont des masques à gaz, et on estime qu’il faudra 1,3 milliard de NIS (environ 350 millions de dollars) pour couvrir le reste de la population. En outre, il en coûtera 300 millions de NIS (environ 80 millions de dollars) chaque année pour maintenir les kits en état.
La demande de masques à gaz a augmenté de 30 pour cent au cours des deux dernières semaines, alors que les Israéliens sont devenus de plus en plus nerveux sur la perspective d’une guerre dans le nord. L’augmentation s’inscrit dans le sillage de deux bombardements aériens près de Damas, bombardements qu’aurait menés Israël. Un analyste israélien a déclaré jeudi que les tensions syro-israéliennes sont maintenant «incendiaire».
Jusqu’à il y a deux semaines, le taux de demande pour les masques à gaz était d’une constante 2.000 kits par jour, a déclaré le porte parole de la Poste israélienne, qui est en charge de la distribution. Le taux a grimpé de 30%, atteignant un nouveau record de 4.730 demandes dimanche.
Au total, jusqu’à présent, la Poste a distribué un total de 4.800.000 masques à gaz.
Il y a quelques mois, le gouvernement pensait rendre payant les masques à gaz alors qu’ils ont toujours été gratuits. Au final, la mesure n’a pas été prise mais le taux de masques disponible était presque en pénurie et personne ne relançait réellement la production.
Par Dan Birenbaum – JSSNews
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Une cellule du Hezbollah qui préparait des attentats anti-israéliens démantelée au Nigéria
par Gerard Fredj (Israël Infos).
Les services secrets du Nigeria ont annoncé jeudi avoir démantelé une cellule du Hezbollah à Kano, au nord du pays. Le domicile de ces libanais était bourré d'armes.
Selon les autorités libanaises, ce sont des cibles israéliennes et européennes qui étaient visées et les trois libanais interpelés seraient liés au Hezbollah.
Les trois suspects ont été arrêtés séparément entre le 16 et le 28 mai dans la plus grande ville du nord du pays, Kano et au nord, le porte-parole de la région militaire de Kano, le capitaine Ikedichi Iweha déclaré dans un communiqué qu'un des hommes avait avoué appartenir au Hezbollah.
A l'un de leur domicile, les forces de sécurité ont saisi un arsenal impressionnant : des armes antichars, des canons d'artillerie mobiles, des fusils d'assaut AK-47, des bâtons de dynamite.
Les enquêteurs n'écartent pas la possibilité d'un lien avec le groupe islamiste djihadiste Boko Haram.
Mais une alliance entre le Hezbollah et Boko Haram serait un fait nouveau et les Nigérians restent circonspects.
Selon un responsable de la sécurité intérieure de la province, Bassey Pond , il ne fait pas de doute que la cellule est liée au Hezbollah et que "les intérêts israéliens et occidentaux au Nigéria étaient visés".
Les policiers ont organisé, pour les journalistes, une visite de la maison où s'est déroulée l'arrestation.
Au Nigeria, on estime que la présence juive remonte à plus de 2500 ans, probablement dès après la destruction du premier Temple de Jérusalem; on compte environ 40 000 juifs dans le pays aujourd'hui.
De nombreux Israéliens résident au Nigeria pour leurs affaires et la coopération économique entre le Nigeria et Israël est assez intense, notamment dans le domaine de la sécurité.
En février dernier, c'était une cellule liée à l'Iran qui était démantelée dans la capitale, Lagos, alors qu'elle préparait des attaques contre le centre communautaire juif et des sociétés israéliennes, dont la compagnie maritime ZIM.
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Les concessions que John Kerry veut arracher à Israël (Israël Infos).
par Gerard Fredj
Lors des rencontres du Forum économique qui s'est tenu en Jordanie en fin de semaine dernière, le Secrétaire d'état américain John Kerry a annoncé une série de mesures économiques, mais également politiques spectaculaires pour renforcer l'Autorité palestinienne et la dynamique des négociations entre israéliens et palestiniens… En se gardant bien d'en annoncer les détails.
Mais des fuites commencent à en diffuser les contours, essentiellement des concessions israéliennes.
La première de ces concessions serait pour Israël d'autoriser la construction, à Jéricho, d'un aéroport international pour des vols civils.
Des vols qui devraient obligatoirement survoler le territoire israélien et donc être supervisés par les contrôleurs aériens israéliens.
Les palestiniens seraient en charge exclusive de la sécurité dans cet aéroport, Israël conserverait le contrôle du trafic passager et du fret, avec ces caméras de surveillance – sans que l'on sache comme cela serait techniquement possible.
Lors du retrait d'Israël de Gaza, un dispositif similaire de surveillance électronique avait été installé sous surveillance internationale : il est tombé rapidement en désuétude lorsque les contrôleurs étrangers ont commencé à fait l'objet de menaces récurrentes de la part des palestiniens.
Les palestiniens ont déjà disposé d'un aéroport international (l'aéroport Yasser Arafat) à Gaza, détruit par Israël lors de la seconde Intifada.
En annonçant un plan d'aide aux palestiniens de 4 milliards de dollars, John Kerry a insisté sur l'investissement immobilier et touristique dans les territoires palestiniens.
Kerru voudrait faire de la région de Jéricho le "hub" du développement palestinien. Il projetterait donc de demander à Israël de restituer la région de Kalia sur la rive nord de la mer morte – dont le kibboutz Kalia – un territoire israélien depuis 1948.
Le plan prévoirait d'autres transferts de territoires, probablement en échange de la possibilité pour Israël de conserver les principales implantations juives; le plan aurait été conçu dans la foulée de la proposition de la paix –revue et corrigée – de la Ligue arabe, qui envisageait, pour la première fois, des échanges de territoires.
L'objectif de Kerry viserait à augmenter le PIB palestinien de 50% en réduisant le chômage endémique de 21% à 8% de la population active.
Tony Blair, ancien premier ministre britannique et envoyé spécial du Quartette (ONU, USA, Europe, Russie) serait nommé à la tête de ce programme de développement.
"Le plus important, le plus audacieux et le plus ambitieux programme jamais imaginé en faveur des Palestiniens depuis Oslo, il ya 20 ans", a déclaré Kerry.
Benjamin Netanyahu n'a pour l'instant fait aucune remarque sur le plan de Kerry, attendant probablement les réactions palestiniennes et leur volonté – ou pas – de revenir à la table des négociations.
Pour l'instant, Mahmoud Abbas, dont l'économie est au bord de l'asphyxie, fait la fine bouche : il n'acceptera aucune aide économique sans concessions politiques.
John Kerry n'a pas fini de faire des "navettes" au proche orient.
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