Les universités européennes de la honte, ou comment obtenir une maitrise d’antisémitisme
mai 12th, 2012 - Europe-Israel.org
Les conférences des spécialistes pro-israéliens sont annulées, et ceux qui arrivent sont évacués par les portes arrières. Un journaliste italien tire la sonnette d’alarme, les universités occidentales se transforment de façon inquiétante en bastions de la haine.
D’un regard extérieur, les universités en occident ressemblent à des oasis raffinées où abondent la sagesse et la connaissance. En fait, ces institutions des hautes études se transforment de plus en plus clairement, et de façon brutale, en temples de la haine antisémite. Les facultés célèbres qui forment le berceau de la culture européenne sacrifient la liberté et Israël, en faveur de la barbarie et du refus du progrès.
Même aux Etats-Unis, on commence à baisser les bras. L’institut de recherche juif de San Francisco a publié dernièrement un rapport intitulé « Seul dans le système : comprendre l’isolement des étudiants juifs sur les campus », une des études les plus complètes du genre. D’après ce rapport, plus de 40% des étudiants confirment qu’il y a de l’antisémitisme sur leurs campus. Environ 41% d’entre eux ont dû faire face à des remarques anti-israéliennes de la part de leurs professeurs de classe.
Les chiffres montrent une situation grave, même en Europe. Les universités européennes sont fières d’avoir une population étudiante musulmane importante, par contre, on compte peu d’étudiants juifs ou pro-israéliens. Alors, que 15 a 20% des inscrits dans les universités américaines sont juifs, les facultés européennes ne comptent peut-être qu’un dixième de ces chiffres.
Non aux israéliens, oui au Hezbollah
Nous sommes actuellement les témoins de la plus puissante vague anti-israélienne vue depuis le 6 avril 2002, quand 123 universitaires avaient signé une lettre ouverte publiée par le journal britannique « The Guardian » appelant à suspendre tout contact avec la culture israélienne.
L’université de Provence, en France, a annule l’apparition d’une écrivaine israélienne survivante de la shoah, mais des responsables du Hezbollah ont été autorisés à prononcer un discours à la Sorbonne. En Hollande, l’université Erasmus a organisé dernièrement des manifestations au cours desquelles Israël était comparée à l’ex régime d’apartheid d’Afrique du sud. Mais le cas de Peter van der Horst, professeur d’histoire catholique et juive ancienne à l’université hollandaise d’Utrecht, montre toute la peur et la haine qui dominent l’université hollandaise.
Le chercheur de premier plan comptait prétendre dans son discours d’adieu que « l’islamisation de l’antisémitisme européen est un des développements les plus effrayants de ces dernières décennies ». Le président de l’université l’en a empêché et a censuré sa conférence.
« Ce devait être ma dernière conférence », a déclaré Peter van der Horst. « Dans le Proche-Orient actuel, le niveau de démonisation des juifs est arrivé à un stade incroyable. Les juifs sont accusés de tout ce qui est mal, cela a commence par du cannibalisme lors des attaques contre les Twins-Towers, le tsunami, la grippe aviaire, le SIDA, etc… Le comité de direction de l’université a décidé que mon discours dans son entier était dangereux, et qu’il risquait d’entrainer une réaction violente de la part des ‘organisations étudiantes musulmanes bien organisées’. J’ai décidé de présenter un discours plus court parce que je ne voulais pas m’exposer à un danger potentiel ».
« Je me suis contraint à la censure personnelle », a ajoute Peter van der Horst. « Au pays d’Anne Franck, nous acceptons le fait qu’aujourd’hui les juifs ne peuvent pas se promener avec des symboles religieux. Nous acceptons le fait que les synagogues en Hollande soient sécurisées par la police. Comment cela va t-il finir ? ».
La haine est de plus en plus forte en Angleterre
Des dizaines d’universitaires ont signé dernièrement une pétition qui condamne l’université de Liverpool qui a invité l’adjoint de l’ambassadeur d’Israël en Angleterre à prononcer un discours. A l’université d’Edimbourg en Ecosse, les étudiants ont voté en faveur du boycott des produits israéliens. A l’université Queens de Belfast, des militants palestiniens violents ont attaqué le diplomate israélien Solon Solomon.
Le professeur Benny Morris de l’université Ben Gourion a été attaqué l’année dernière par un groupe de musulmans avant une conférence au « London school of economics ». Apres avoir, malgré tout, fait sa conférence sur la guerre d’indépendance de l’état d’Israël, Morris fut évacué par la porte arrière de la faculté, celle qui sert à sortir les ordures, par crainte pour sa sécurité s’il sortait normalement. « Je me suis senti comme un juif a Berlin dans les années 20″, a raconté Morris sous le choc. « Israël est un sujet totalement tabou en Europe. A Cambridge mon cours a été annulé sous la pression de groupes islamistes. Je crains que la situation ne fasse qu’empirer ».
Encore en Grande-Bretagne, le spécialiste allemand en science politique, Matthias Konzl, a été invite par l’universite de Leads à un séminaire de trois jours. Sa conférence devait porter sur le sujet de « l’héritage d’Hitler : l’antisémitisme islamique au Proche-Orient », et était censée réunir un large public, mais lorsqu’il est arrivé à la faculté on lui a annoncé que son intervention avait été annulée pour des « raisons de sécurité ».
La paix avec Israël est un crime
Au printemps dernier, le professeur israélien Ronen Cohen, dont le pêché est de travailler au centre universitaire d’Ariel, fut éjecté d’une conférence universitaire à Berlin (il fut réintégré après de très vives protestations). En Espagne, le ministre de la construction l’a empêché de participer à une compétition internationale sur l’énergie solaire parce que l’universite d’Ariel se situe en Samarie.
Selon un sondage commandé par le ministère des affaires étrangères espagnol, 62% des étudiants en université ne veulent pas de juifs dans leurs classes. Ces chiffres inquiètent plus qu’ils ne surprennent : les gens les plus antisémites en Espagne sont aussi les plus cultives.
En Italie, les sites internet populaires appellent à créer une « liste noire » des professeurs juifs. Un étudiant israélien de l’université de Torino, Amir Per, a raconté au journal italien « Corriera della sera » que « les juifs qui sont ici cachent leur identité de peur de devenir des cibles ». Le diplomate Shai Cohen a été empêché de prononcer un discours à l’universite de Pise suite à une attaque violente d’étudiants qui l’ont traite de ‘boucher’. L’ambassadeur israélien en Italie, Ehud Gol, a dû se sauver de l’université de Firenze suite à un événement du même genre.
Même en Scandinavie la situation est similaire. Une chaussure fut envoyée sur l’ambassadeur d’Israël, Beni Dagan, pendant sa conférence à l’université de Stockholm. Dans ce même établissement un professeur a publié une lettre appelant les juifs à prendre leurs distances avec Israël s’ils ne veulent pas devenir des cibles de l’antisémitisme. A l’université d’Oslo une étudiante juive, Ania Savsonik, a dû arrêter ses études d’hébreu suite aux attaques antisémites de la part des ses ‘amis’ de l’université. Les universités de Norvège ont interdit de séjour Alan Dershowitz, le célèbre professeur de Harvard, à cause de ses positions pro-israéliennes.
En 1936, au début d’une nouvelle vague d’émeutes anti-juives, le dirigeant sioniste Berl Katznelson avait écrit : « nous devons nous protéger non pas seulement des émeutes physiques mais aussi des émeutes spirituelles ». Mais aujourd’hui les émeutes spirituelles siègent dans les facultés occidentales. Il est question d’une « solution finale » universitaire que l’on peut résumer à l’aide des affiches placardées sur les murs de l’universite de Londres : « La paix avec Israël est un crime ».
Par Giulio Meotti.
Giulio Meotti est un journaliste italien et l’auteur du livre : « La nouvelle shoah : l’histoire non racontée des victimes israéliennes du terrorisme ».
Traduit de l’hébreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli
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