Iconoclaste ? Soit, dans la mesure où ma parole reste libre, je l’assume, non sans perplexité.
Quand est-il en fait ? Autrement dit Comment ? Mais aussi Pourquoi ? Devenir iconoclaste et néanmoins homme de paix et de foi en l’Eternel ? De nos jours, il semble que des milliers d’iconoclastes exercent cette vocation provocante avec bien plus d’aptitudes que moi. Dès lors, comment se reconnaître membre de cette même fratrie vocationnelle, laïque ou religieuse ? Ces questions m’interpelèrent trois jours durant et m’amenèrent à profiler mes origines en quelques images de ma vie.
Comment ?
Durant la 2ème guerre mondiale, une jeune fille réfugiée de la guerre espagnole (1936) parvint à entrer en France. Pour s’y intégrer elle se fit bonne à tout faire, jusqu’à devenir barmaid de bistrots douteux. Dans l’un d’eux, des malfrats arabes escomptaient la vendre pour un bordel maghrébin. Ce fut alors qu’un certain grand Marcel s’interposa et, chevaleresque, la sauva.
Il l’épousa peu après cependant que résonnaient les tambours de la 2ème guerre mondiale franco-deutchlandaise, fanfaronne de l’invincibilité d’une improbable ligne Maginot face au rouleau compresseur des panzers nazis. Nous connaissons la suite, près de 50 millions de morts.
Je vins au monde en mai 1939. Ma mère Ana S., ma grand-mère Mercédès, aveugle et mon géniteur providentiel vécûmes en dèche noire. Se révélant alcoolique, l’héroïque Grand Marcel échangeait en catimini mes boîtes de lait Guigoz contre des bouteilles de vin. A trois mois d’existence, pour couvrir mes cris de bébé affamé, mon paternel en manque me projeta contre un mur. Crise éthylique. Ma mère survint, me prit dans ses bras et s’enfuit avec, accrochée à ses basques, ma douce grand’mère aux yeux éteints. Des jours, des nuits, des mois… cinq années d’une totale vulnérabilité. Perdus et ignorés de tous, nous errâmes de bourgades en fermes isolées ou villages empreints de terreur des bombardements et des colonnes de soldats marchant au pas de l’oie. Ana, Grand’Ma et moi divaguâmes de-ci-delà. Survivre ! Ventre creux, haillons et peur omnipotente. Il nous arriva d’enjamber des cadavres dans des maisons éventrées sensées nous abriter. « Les bombes ne tombent jamais au même endroit », disait Grand’Ma qui expérimenta la guerre d’Espagne. Néanmoins, l’image d’une jeune femme blonde décapitée aux yeux grands ouverts hanta mon esprit de bambin malingre.
Un temps, nous rejoignîmes la résistance, leurs caches et tranchées en sous-bois, mangeâmes avec eux n’importe quoi, y compris un gras corbeau bouilli agrémenté de bulbeuses racines, tout en fredonnant en frissonnant le chant des partisans.
Un jour, épuisée, Grand‘Ma ne put aller plus loin et cessa de vivre, à l’écart, discrètement comme le fut toute sa vie courageuse et chantante, dans la misère.
1945, fin de l’imbécile belligérance et manifestations d’hourras vive nous autres ! Auxquelles nous demeurions étrangers. Dans un village perdu entre deux flancs montagneux, ma mère connut un rustre dynamiteur de rochers. Mon demi-frère Jean naquit et accompagna ma solitude. Il était joyeux, humble de cœur et infiniment meilleur que moi. Je l’admirais. Six ans plus tard, alors que nous jouions aux indiens avec des gamins sur un tapis roulant de bouteilles vides destinées à être broyées, celui-ci se mit en marche accidentellement... Jean mourut sous mes yeux, à mi-corps déchiqueté.
Déclarés personnes non grata par certains villageois, ma mère et moi nous enfuîmes deux jours plus tard, et ce fut à nouveau l’errance de-ci-delà. Mais à l’évocation de Jean, 26 ans durant, mes yeux restèrent secs, lèvres et poings serrés, tant mon cœur était comme amputé de lui, cependant que l’esprit de ma mère défaillit durant trois décennies.
En guise de scolarité, je devins ébéniste dès 13 ans. Puis ce fut la guerre d’Algérie. 28 mois. Etant hostile à cette aberration, j’eus droit à une affectation dans un régiment semi-disciplinaire de l’Infanterie de Marine. Direction plein Sud algéro/marocain, opérations commandos, déminage sous un cagnard de 45°, sueur d’adrénaline, etc. Entre deux OP dans le bled des hauts plateaux sahariens, je me découvris poète rebelle. Enfin démobilisé, nerfs détraqués. Bateau à Oran. Débarquement à Marseille paquetage à l’épaule et là, accueil sous les crachats et les insultes d’une foule de gauchistes et autres militants. Ecœurement. Pour me purifier l’esprit de toutes les horreurs algériennes, je partis pour six mois dans les neiges suédoises.
A Stockholm je fus professeur de littérature dans une Folk Université, reporter à Radio Sverige et autres jobs circonstanciels. En regagnant la France, coup de foudre rocambolesque. Sylvia, la moitié de mon âme. Nous nous marions trois mois plus tard. Mon épouse mit notre premier fils au monde. Carrière culturelle confortée par des prix littéraires et scénaristiques. Devenu écrivain reconnu, voilà qu’au plus fort de mon athéisme, sur une impulsion irraisonnée, je voulus retrouver le lieu incertain de l’inhumation de mon petit frère Jean, dont j’avais perdu toute localisation.
Mystérieusement conduit dans le film de mon enfance à rebours, je trouvais les lieux du drame. Ce fut alors que le ciel me tomba sur la tête. M’affaissant sur sa tombe, je me mis à pleurer à gros sanglots, comme jaillissant de ma vieille et secrète blessure. Soudainement, levant les yeux au ciel, chaque cellule de mon être fut comme éblouie par la perception absolue que l’âme de Jean était vivante auprès de Dieu (qui m’était alors inconcevable). Quel choc ! Par la suite, après sept mois d’une lutte à la Jacob contre l’ange (la stupéfiante ouverture du ciel), la Croix du Christ se dressa devant l’entendement de mon esprit et je capitulais enfin en lui donnant ma vie.
Joie ! Torrents de joie !
Dès lors, mon épouse et moi délaissèrent les vanités de la vie mondaine à laquelle nous avions accédé. Mes amis intellectuels ou artistes me fuirent comme la peste (crise mystique… alléguaient-ils), et je devins évangéliste de rues. Trois ans plus tard, ayant constaté les fruits de conversions que portait ma passion pour les autres, un collège pastoral me consacra au ministère de Pasteur-évangéliste. J’entrepris alors une marche de 40 ans dans 120 pays, sous le regard de mon Père Céleste.
Parfois Pasteur, philosophe chr(sic) étien, journaliste, auteurs de livres, de scénarios de films, conférencier ou graine de prophète, alors qu’en fait je me voyais toujours ancien gosse des rues ou simple portefaix d’espérance auprès de gens de toutes conditions, de peuplades en souffrances (ou leurs Autorités), et des grands, d’une modernité redevenant de plus en plus Babylonienne. Après le coup de foudre pour mon épouse, puis la révélation éclatante de l’existence de Dieu, le troisième émerveillement de ma vie eut lieu devant le Kotel, le Mur de Jérusalem. Là, j’y ressenti une bouleversante densité de la présence de Ha’Chem (D.ieu), à tel point qu’un rabbin priant à proximité, me prit à part pour me dire que mon cœur était circoncis (bien que je ne fusse pas juif).
Cette expérience éclaira plus profondément mon entendement de la Bible et du grand dessein divin. Je compris son amour pour la condition humaine et pour les juifs en particulier, notamment pour son expression incarnée en Jésus m’ouvrant l’esprit et m’infusant l’amour de Sion.
Jésus est à jamais le Juif le plus extraordinaire de tous les temps. Bien que dénaturé et exploité par les religions, il n’en demeure pas moins le plus éminent citoyen transhistorique d’Israël, ce dont les Gouvernements israéliens et la Knesset devraient tenir compte…
Pourquoi ?
Par la grâce de l’Eternel, devenu judéo-chrétien et sioniste de cœur, les sujets qu’abordent mes livres, articles et conférences comportent toujours un regard métaphysique se référant à la Bible. Depuis longtemps, ayant refusé de cautionner les défaillances que j’observais dans les églises et les systèmes religieux chrétiens, je m’en étais distancié pour être plus libre de mes paroles (et n’en rendre compte qu’à mon Père céleste).
Ainsi, dénonçant l’esprit de traditions plus ou moins superstitieuses, ou de clocher, les pérennités mercantiles ou infantilisantes d’un grand nombre de saints, lieux et mythes erronées, toujours admis (finances obliges) par d’omnipotentes autorités ecclésiastiques, je poursuivais mon ministère d’évangéliste compassionnel, de préférence auprès des pauvres en esprit, maintenus dans l’ignorance du salut (comme je le fus moi-même).
Pourfendeur d’idées reçues, de pensée unique à vocation dictatoriale, briseur d’idoles et de modus vivendi contemporains, dénonciateur de tabous, de sectes subtiles, d’omerta et de désinformation médiatiques, je me devais de balayer devant les Temples et les Eglises (les Synagogues étant du ressort de Juifs éclairés) ou de l’actualité religieuse, notamment du Protestantisme d’Outre-Atlantique récemment.
En effet, sur la recommandation d’une journaliste juive, je lus un article daté du 8 octobre 2012 destiné au Congrès américain. Il émanait de leaders de grandes églises labellisées protestantes (1). Leurs déclarations étaient d’une grave impudence mensongère. Revêtant mon habit d’iconoclaste, je vouai illico ces sépulcres blanchis (sic Jésus) à la justice divine, qu’ils devraient craindre et se repentir de leurs écrits perfides. Ceux-ci sont préjudiciables à leurs propres ouailles, asservies dans leurs somptueux Temples. Des croyants qui gobent leurs dires et les répercutent à l’encontre des Juifs américains et des Hébreux d’Israël. Leur seul but, similaire à celui des islamo-gauchistes : nuire à l’image de l’Etat d’Israël qu’ils méprisent et haïssent politiquement et ontologiquement.
En voici quelques extraits venimeux : … accusation de violation des droits de l’homme ; réévaluer sans condition l’assistance militaire à l’Etat juif ; éventuelles violations par Israël de la loi concernant l’Assistance Étrangère ‘Foreign Assistance Act’, et de la loi sur le Contrôle à l’Exportation d’Armes ‘Arms Export Control Act’, rendant ainsi Israël inéligible à l’aide militaire américaine dont ils ont besoin.
L’ingérence arrogante de ces dirigeants d’Églises protestantes et leur antisémitisme-sionisme primaire sont une injure au Dieu de la Torah et de la Bible judéo-chrétienne (dont ils vivent en fond de commerce), et aux disciples de Jésus le Juif dont je suis. Sans hésiter ni compassion, je prie qu’ils soient dévolus au châtiment de la colère de l’Eternel car IL a dit à Israël et aux juifs :
Je bénirai ceux qui vous bénissent et je maudirai ceux qui vous maudissent.
A l’approche de la Parousie, les Eglises chrétiennes conventionnelles sont parcourues de déferlantes destructrices. Une confusion sans précédent s’empare d’elles. Le Père du mensonge les recouvre d’un lourd manteau d’incertitudes, d’égarements, d’embrouillements doctrinaux et politiques.
...Il y a parmi vous de faux docteurs qui introduiront insidieusement des hérésies de perdition et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une perdition soudaine. Beaucoup les suivront dans leurs dérèglements et à cause d’eux, la voie de la vérité sera calomniée. Par cupidité, ils vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses (2 Pierre 2:1-3).
Par ailleurs, dit l’apôtre Pierre à son disciple : sache ceci : dans les acharit-hayamim (les derniers jours) surviendront des temps d’épreuves. Les hommes seront épris d’eux-mêmes, cupides, fiers, arrogants, injurieux, désobéissants à leurs parents, ingrats, impies, sans cœur, sévères, calomniateurs, intempérants, brutaux, ennemis du bien, traîtres, entêtés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plutôt que Dieu, car ils gardent les formes extérieures de la piété mais ils en renient sa puissance. Tiens-toi loin de ces gens-là ! (2 Timothée 3 :1-5)
A défaut d’enseigner à leurs ouailles d’aguerrir leur foi avec les armes de l’esprit (Ephésiens 6 : 10-18) pour notre époque de grands troubles et de bruits de guerre, Pasteurs et Prêtres sermonnent doctement sur le senti-ment (contraction de 2 verbes : sentir et mentir) religieux, le relativisme et l’hypocrite tolérance envers les musulmans militants, tout en prônant que la foi catholico-protestante peut solutionner tous les problèmes et alarmes, à coups de prières homéopathiques ou d’implorations pour une effusion d’huile essentielle ad hoc (très tendance).
Ces pieuses mascarades divertissent fort les stratèges mahométans qui, eux, sont assidus et obéissants jusqu’à sacrifier leur vie aux dogmes de leur manuel de guerre coranique et à leurs prêches guerriers dans leurs mosquées-casernes-bunkers.
Les sociétés occidentales, leurs églises et leurs temples sont en voie de déchristianisation avancée. Assistée par de mécréants médias et OP de marketing mercantiles, églises et temples se muent en entreprises de bienveillance sociologique. En fait, le mandat qu’ils s’assignent étant de regarnir leurs bancs désaffectés et de s’attirer des miettes de prestige.
Quant à affronter l’islam, que nenni ! Pas de vagues ni paroles paraissant iconoclastes !
Oui, il est bien tard Messieurs les clercs d’églises et de temples… pour ne vous être référé qu’en apparence à Jésus le juif.
Indécis, affaiblis, déboussolé, faute de guides iconoclastes et de prophètes, notre présent XXIème siècle est en plein désarroi, et la civilisation occidentale en péril de disparition. Or, le Seigneur nous appelle au combat pour l’avènement du Royaume qui vient et qui ne saurait tarder ! Les Hébreux de tous les temps et l’Etat d’Israël acceptent la loi morale comme critère de salut public et religieux. Qu’en est-il dans les nations et leurs autorités ?
Alors que des empires puissants se sont effondrés, Israël est toujours là !
Et l’actuelle guerre Irano-Hamasienne renforcera sa détermination à affronter les myriades d’islamistes radicaux qui, à l’abri des lâchetés médiatiques occidentales et palabres onusiennes, fourbissent leurs armes et leurs fourberies.
Parce que le repentir est efficace, quelle que soit la faute, ce minuscule et puissant pays à vocation métaphysique a douloureusement appris par ses nombreux sauvetages providentiels, que le salut est possible. Quant à la civilisation occidentale et à l’Union Européenne, au cours de la terrifiante traversée de l’enfer qu’elles vont entreprendre, elles feraient bien de croire qu’au sein de l’effroi absolu, elles ne devront jamais cesser d’avancer, malgré déréliction et indicibles souffrances.
Elles devront persévérer en s’humiliant à la façon juive, par la vertu de la Téchouva (2) et, à son exemple, accepter la loi morale comme critère de salut. Quelle que soit la faute, collective et individuelle, faire Téchouva (repentir efficace) est toujours possible. L’Union Européenne devra s’appliquer au réarmement moral de ses valeurs perdues et s’armer de courage pour vaincre.
Quelques mots de Sir Winston Churchill l’y encouragent : Vous avez préféré le déshonneur à la guerre, vous aurez les deux ! En les paraphrasant, je dirai : Vous avez préféré vos acquis politiques en fermant les yeux sur le péril islamique, et vous avez précipités l’Europe sur la route de l’Enfer. Repentez-vous !
Que l’Union Européenne se souvienne toujours de cette exhortation churchillienne : N’abandonnez jamais. N’abandonnez jamais. Jamais, au grand jamais, n’abandonnez jamais en rien, si ce n’est pour l’honneur et le bon sens. Ne cédez jamais à la force. Ne cédez jamais à l’apparente puissance écrasante de l’ennemi.
©François Celier Pasteur iconoclaste
Notes
(1)Le révérend Gradye Parsons, greffier de l’Assemblée générale de l’Église presbytérienne (Etats-Unis), Mark S. Hanson, l’Évêque présidant l’Église évangélique luthérienne américaine, Mgr Rosemarie Wenner, président du Conseil des Évêques de l’Église Méthodiste Unie, Peg Birk , Secrétaire général de transition, au Conseil national des Églises aux États Unis ; Shan Cretin, Secrétaire Général, du « American Friends Service Committee », J. Ron Byler, directeur exécutif, du Comité central Mennonite américain, le Dr A. Roy Medley, Secrétaire Général, Des Églises Baptistes américaines, le Révérend Geoffrey A. Black, Ministre général et Président, de l’Église unie du Christ, le révérend James A. Moos, ministre exécutif, de l’Église unie du Christ, plus largement, les coadministrateurs des ministères de l’Église, les Ministères Globaux (UCC et Disciples).
En fait, ces opulentes Eglises confessionnelles et leurs millions de paroissiens victimaires (innocents ou complices ?) sont les rejetons du mariage de l’idéologie laïque de gauche et d’une méphitique théologie de la substitution.
(2)Techouva (ou retour, aux sources de la Parole de l’Eternel). Déterminé par son passé, le futur du temps de chacun peut changer à la mesure de l’authenticité et de l’effectivité du repentir.
©François Celier, Ecrivain. Pasteur iconoclaste
NDLR - Le Pasteur François Celier, est ami et un défenseur d’Israël. C’est à ce titre que nous passons ses articles. Bien évidement nous respectons sa foi, mais nous ne la partageons pas.